Les activités nord-coréennes sont jugées « préoccupantes » et « regrettables » par l’agence onusienne AIEA. / KCNA / REUTERS

La Corée du Nord poursuivrait ses activités nucléaires malgré les intentions affichées au printemps par son dirigeant Kim Jong-un, d’après un rapport de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) dans un rapport dont l’AFP a eu connaissance mardi 21 août. L’agence onusienne souligne ainsi que Pyongyang poursuit la construction de son réacteur à eau légère, ainsi que l’extraction et la concentration d’uranium sur son site de Pyongsan.

Elle affirme également disposer d’indications sur des activités liées au « laboratoire radiochimique » nord-coréen et au réacteur expérimental de Yongbyon « entre fin avril et début mai 2018 », soit après le sommet intercoréen d’avril, lors duquel Kim Jong-un et son homologue sud-coréen, Moon Jae-in, s’étaient engagés à travailler à la « dénucléarisation complète de la péninsule ».

Un engagement pourtant réitéré le 12 juin, lors d’une rencontre sans précédent avec le président américain Donald Trump à Singapour, qui avait été suivi, en juillet, par le démantèlement d’un site de missiles. Le département d’Etat américain jugeait d’ailleurs, encore la semaine dernière, que les discussions avec la Corée du Nord allaient « dans la bonne direction », évoquant la tenue de réunions à huis clos entre Washington et Pyongyang.

Nouveau sommet en septembre

Jugeant « préoccupantes » et « profondément regrettables » ces activités violant les résolutions du Conseil de sécurité de l’ONU, Yukiya Amano, le directeur général de l’AIEA, appelle une nouvelle fois la Corée du Nord à « remplir pleinement ses obligations » internationales.

Il souligne que l’Agence est prête à reprendre très rapidement ses inspections sur place, stoppées net en 2009 après l’expulsion de ses inspecteurs.

Le 3 août, un document confidentiel remis au Conseil de sécurité des Nations unies assurait déjà que la Corée du Nord n’avait pas cessé « ses programmes nucléaire et balistique, et [continuait] de défier les résolutions, (…) avec une augmentation massive des transferts illicites de produits pétroliers, ainsi qu’avec des transferts de charbon en 2018 ».

Les deux Corées doivent tenir un nouveau sommet en septembre, à Pyongyang.