La Française Sophie Pétronin dans une vidéo non datée et non localisée diffusée en juin 2018. / AFP PHOTO / SITE INTELLIGENCE GROUP

Un neveu de la Française Sophie Pétronin, enlevée au Mali fin 2016, a demandé lundi 20 août à Emmanuel Macron de « ne pas laisser mourir [sa] tante là-bas » et de recevoir à l’Elysée la famille de « la dernière otage française détenue dans le monde ». Le 13 juillet, le président français avait assuré que les services de l’Etat agissaient « sans relâche » et avec une « inlassable volonté » pour retrouver l’otage.

« On ne peut pas laisser mourir quelqu’un comme ça », a déclaré à l’AFP Arnaud Granouillac, après avoir lancé un appel sur France 3 Nouvelle Aquitaine. « On sait pertinemment qu’il n’y a rien qui se passe, mais c’est surtout qu’il [Emmanuel Macron] ait la décence de nous recevoir comme toutes les autres familles d’otages », a ajouté M. Granouillac.

Sophie Pétronin, âgée de 75 ans, « détenue dans le désert, sans soins, depuis plus de 600 jours », souffre de paludisme et d’un cancer. « Sa santé se détériore de jour en jour », comme le montre, selon son neveu, son dernier signe de vie, une vidéo apparue en juin dans laquelle l’otage s’adressait à son fils Sébastien. La famille avait alors salué la vidéo comme une « preuve de vie », même si l’état de santé de santé de l’otage y apparaissait « fragile et précaire ».

« Fin de non-recevoir »

« Ma tante est de nationalité française, née à Bordeaux », a souligné Arnaud Granouillac, et « on ne comprend pas du tout la fin de non-recevoir » de l’Elysée après « nos différentes demandes pour être reçus ». La famille demande des explications, a-t-il insisté, évoquant « des contacts informels avec le Quai d’Orsay ». « Mais ça ne bouge pas […] On sait très bien que M. Macron ne veut pas négocier, mais qu’il ait au moins la décence de nous le dire en face. »

« On n’abandonnera jamais ma tante, et mon cousin n’abandonnera jamais sa mère, ça il faut qu’ils en soient bien conscients », a-t-il une nouvelle fois assuré. Le président du Conseil régional de Nouvelle-Aquitaine, Alain Rousset, doit recevoir mercredi 29 août la famille de Sophie Pétronin, dont un grand portrait flotte sur la façade de l’hôtel de région à Bordeaux.

Sophie Pétronin, qui dirigeait au Mali une association d’aide aux orphelins, a été enlevée à Gao (nord) le 24 décembre 2016 par des hommes armés. Aucun groupe n’avait revendiqué le rapt jusqu’à ce qu’en juillet 2017, la principale alliance djihadiste du Sahel, liée à Al-Qaïda, diffuse une vidéo montrant six étrangers enlevés au Mali et au Burkina Faso entre 2011 et 2017, dont Sophie Pétronin.