Un homme armé, membre d’une milice de l’ouest de la Centrafrique, en avril 2017. / Baz Ratner / REUTERS

La Russie a signé, mardi 21 août, un accord renforçant ses liens militaires avec la Centrafrique, pays auquel Moscou fournit déjà des armes et des instructeurs militaires.

Cet accord, dont les détails n’ont pas été publiés, vise à « contribuer à renforcer nos liens dans le domaine de la défense », a souligné le ministre russe de la défense, Sergueï Choïgou, cité par les agences russes après la signature avec son homologue centrafricaine, Marie-Noëlle Koyara. La Centrafrique est vue comme « un partenaire prometteur sur le continent africain », a ajouté le ministre russe, présent à l’inauguration d’un forum militaire à Koubinka (région de Moscou).

Selon Mme Koyara, le document porte notamment sur la formation des forces armées centrafricaines. Depuis le début de l’année, la Russie a envoyé en Centrafrique cinq officiers militaires et 170 instructeurs civils et a livré des armes à l’armée nationale après avoir obtenu une exemption à l’embargo de l’ONU. Elle assure également la sécurité du président Faustin-Archange Touadéra, dont le conseiller à la sécurité est un Russe.

Partenariat « prometteur » avec le Burkina

Des experts ont identifié les « instructeurs civils » envoyés par Moscou comme des mercenaires du puissant groupe militaire privé russe Wagner, sans existence légale en Russie, qui s’est notamment illustré en Syrie ces dernières années. Dans la nuit du 30 au 31 juillet, le reporter de guerre Orkhan Djemal, le documentariste Alexandre Rastorgouïev et le cameraman Kirill Radtchenko ont été tués par des hommes armés dans le nord de la Centrafrique. Ils y enquêtaient – pour le compte d’un projet de l’opposant russe en exil Mikhaïl Khodorkovski – sur de possibles activités de Wagner.

L’implication croissante de la Russie en Centrafrique s’inscrit dans une stratégie de reconquête géopolitique et économique plus large du Kremlin sur le continent africain. Sergueï Choïgou a rappelé mardi les liens qui unissaient la Centrafrique et l’URSS dans les années 1960 et 1970, quand, selon lui, jusqu’à 150 conseillers soviétiques y travaillaient. Il a également signé un accord militaire avec le Burkina Faso mardi, qualifiant ce pays de « partenaire prometteur », notamment dans le domaine de la lutte contre le terrorisme.