Le gouvernement marocain a décidé lundi 20 août de rétablir un service militaire obligatoire d’un an pour tous les jeunes de 19 à 25 ans, a annoncé un communiqué officiel. Le rétablissement de la conscription douze ans après sa suppression vise notamment à améliorer « l’intégration dans la vie professionnelle et sociale » des jeunes, selon le communiqué publié par le palais royal.

Cette mesure a été annoncée en même temps qu’une réforme de l’éducation qui prévoit de scolariser les enfants à partir de 4 ans, de rendre l’enseignement obligatoire jusqu’à 16 ans (au lieu de 15 actuellement) avec un nouveau modèle pédagogique plus performant, selon la même source.

« Nous ne devons plus accepter que notre système éducatif fonctionne comme une machine à fabriquer des légions de chômeurs », a souligné le roi lundi soir dans un discours à la Nation en disant sa « consternation » face au taux du chômage élevé des jeunes « en dépit du niveau de croissance économique » - 4 % en 2017 contre 1,2 % en 2016.

Le chômage touche plus de quatre jeunes urbains sur dix, selon les données du Haut commissariat au Plan (HCP), l’institut national des statistiques.

« Mettre fin à la déperdition scolaire »

Le décrochage scolaire concerne deux jeunes sur trois, le taux de chômage moyen avoisine les 20 %, la moitié des jeunes qui travaillent occupent des postes à bas salaires et 75 % n’ont aucune couverture sociale, selon une récente analyse publiée par le Conseil économique et social marocain (CESE).

Le service militaire obligatoire a été supprimé au Maroc fin août 2006. D’une durée de 12 mois, il concernait les hommes de 20-35 ans et était ouvert sur la base du volontariat aux jeunes filles de 20-27 ans célibataires et sans enfants à charge. Le projet de loi prévoyant son rétablissement a été présenté lundi matin en conseil de gouvernement, puis adopté au cours d’un conseil des ministres présidé par le roi Mohammed VI.

Le texte doit encore être débattu au parlement en octobre et la mesure inscrite dans le projet de loi des finances qui ne comprend actuellement aucune disposition en ce sens, selon la presse locale. La réforme de l’éducation vise à « mettre en place des mécanismes garantissant l’accès de tous à l’éducation, de mettre fin à la déperdition scolaire, et garantir la pérennisation de l’apprentissage en vue d’éradiquer l’analphabétisme », selon le communiqué. Le projet de loi qui a été discuté lundi veut notamment à « inciter à la pensée critique et à la créativité », selon la même source.