Park Geun-hye au tribunal de Séoul, le 25 août 2017. / KIM HONG-JI / AFP

La cour d’appel de Séoul a confirmé, vendredi 24 août, la condamnation de l’ancienne présidente Park Geun-hye, qui avait été destituée l’année dernière dans un retentissant scandale de corruption et d’abus de pouvoir, l’alourdissant même à 25 années de prison (contre 24 en première instance).

Première femme élue présidente en Corée du Sud, Mme Park, 66 ans, avait été arrêtée en mars 2017 pour toute une série d’accusations qui ont mis en lumière les accointances troubles entre le pouvoir politique et les grands conglomérats familiaux.

La chute de la présidente conservatrice, après des manifestations monstres dans tout le pays, a permis l’alternance. Son successeur, Moon Jae-in (centre-gauche), a contribué au spectaculaire rapprochement en cours entre les deux Corées.

Confidente de l’ombre

L’affaire à tiroirs avait permis de révéler l’influence énorme sur la présidente de sa confidente de l’ombre, Choi Soon-sil, son amie de quarante ans, surnommée « Raspoutine » par les médias, et qui n’occupait aucune fonction officielle. Les deux femmes étaient notamment accusées d’avoir contraint les grands groupes sud-coréens à leur verser des dizaines de milliards de wons en échange de faveurs politiques, d’avoir créé une « liste noire » des artistes critiques de sa présidence ou d’avoir limogé les fonctionnaires qui s’opposaient à ces abus de pouvoir.

Le parquet, qui avait requis 30 ans de prison, avait fait appel de la condamnation de première instance.

La cour d’appel a estimé, vendredi, que Mme Park avait, avec sa confidente de l’ombre, « demandé de l’argent et des faveurs » aux entreprises et obtenu par l’intimidation que certaines engagent des amis de Mme Choi. « Elle a aussi contraint de hauts dirigeants d’entreprises privées à démissionner, commettant ainsi de graves abus des pouvoirs de présidente qui lui étaient octroyés par le peuple, pour enfreindre la liberté d’entreprise. »

Mme Park a boycotté les débats devant la haute juridiction en dénonçant un biais politique à son procès. Elle n’était pas non plus présente à la lecture du jugement.

En juillet, elle avait été condamnée à huit ans de prison supplémentaires : six ans pour le détournement des fonds du service national du renseignement (NIS) et deux ans pour être intervenue illégalement dans la désignation des candidats de son parti aux législatives de 2016.

Comprendre le « Choigate », l’affaire qui a fait tomber la présidente sud-coréenne Park Geun-hye
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