Le monument  El Escorial où Francisco Franco est enterré. / Andrea Comas / AP

La famille de Francisco Franco va utiliser « tous les recours légaux » contre la décision du gouvernement espagnol de l’exhumer et prendra en charge la dépouille du dictateur si tel est le cas.

Dans un communiqué publié samedi 25 août, la famille réaffirme son « opposition la plus ferme et unanime » à l’initiative du gouvernement espagnol, qui souhaite exhumer Franco d’ici la fin de l’année du mausolée où il se trouve, dénonçant un « acte de revanchisme rétrospectif ». Les proches du dictateur ajoutent qu’ils utiliseront « tous les recours légaux » pour s’y opposer.

Cependant, si l’exhumation a bien lieu, la famille indique qu’elle exigera de pouvoir prendre en charge sa dépouille afin de lui donner « une sépulture chrétienne ». « Bien sûr que nous allons nous occuper de la dépouille de mon grand-père, nous n’allons pas la laisser entre les mains du gouvernement », avait auparavant indiqué au quotidien conservateur La Razón Francis Franco, un des sept petit-enfants du général qui a dirigé l’Espagne entre 1939 et 1975.

Problème de sécurité ?

Le gouvernement socialiste de Pedro Sanchez a approuvé vendredi un décret visant à exhumer Franco du Valle de los Caidos, complexe monumental à 50 km de Madrid surplombé par une croix de 150 mètres de haut où sa dépouille repose depuis sa mort en 1975.

La famille refuse d’exhumer le corps et l’a fait savoir dans une lettre recommandée enregistrée auprès d’un notaire et envoyée à l’abbé responsable de la basilique adjacente à la tombe de Franco.

Mais le cabinet de M. Sanchez avait prévu cette éventualité : si la famille continue de refuser l’exhumation et n’indique pas de lieu où ré-enterrer la dépouille, le gouvernement se chargera de le faire « dans un lieu digne et respectueux », selon la vice-présidente, Carmen Calvo.

Le petit-fils de Franco a rejeté l’idée d’inhumer la dépouille de son grand-père aux côtés de son épouse, Carmen Polo, décédée en 1988 et enterrée dans le cimetière d’El Pardo, près de Madrid. « Il n’y a pas de sécurité, mon grand-père ne peut pas être enterré là. Aujourd’hui, ce n’est pas envisagé », a-t-il assuré.