Novak Djokovic après sa victoire face à Roger Federer, le 19 août. / MATTHEW STOCKMAN / AFP

Déconfit après Roland-Garros, Novak Djokovic est plongé dans un bain de jouvence depuis son sacre de la renaissance à Wimbledon, qui le positionne en favori de l’US Open, avec Rafael Nadal, à partir de lundi 27 août à New York. Impensable il y a quelques mois seulement.

Et dire qu’à Paris, au début de juin, sous le coup de l’immense désillusion de son quart de finale perdu face à la surprise italienne Marco Cecchinato, « Djoko » était apparu au trente-sixième dessous devant les journalistes et doutait même de sa participation à la saison sur herbe !

A ce moment-là, le Serbe (31 ans) court après l’envie et la forme depuis deux ans, et sa victoire sur la terre battue française, qui l’a laissé à bout de souffle mentalement. Après une saison 2017 écourtée suivie d’une opération au coude au début de 2018, il vient d’être éjecté du top 20 pour la première fois depuis près de douze ans (octobre 2006). Moins de trois mois plus tard, le voilà remonté au sixième rang mondial, le résultat d’un été fructueux.

Retour avec son coach historique

A Wimbledon, après une demi-finale épique — cinq sets et plus de cinq heures de jeu — face à Nadal, Djokovic a conquis son treizième titre en Grand Chelem. A Cincinnati, il y a une semaine, il est devenu le premier joueur à inscrire son nom au palmarès des neuf Masters 1000 du calendrier en s’offrant en prime Roger Federer en finale (6-4, 6-4). « C’est une sensation incroyable !, s’est réjoui Djoko, dont la rage de vaincre s’est enfin réveillée. J’ai connu des mois difficiles avec ma blessure. »

Depuis Roland-Garros, Djokovic n’a plus perdu que deux matchs, en juin, en finale du Queen’s (face à Cilic), et en août, au troisième tour à Toronto, contre la révélation de l’été américain, le jeune Grec Stefanos Tsitsipas, futur finaliste au Canada. Sa résurrection valide son choix d’avoir renoué au printemps avec son entraîneur historique, le Slovaque Marian Vajda, après un an de séparation, et, au contraire, d’avoir pris ses distances d’avec son controversé conseiller mental, l’Espagnol Pepe Imaz.

Le « Big Four » réuni

« Il a montré combien il est exceptionnel en gagnant Wimbledon », a commenté Federer, qui ne voit pas le Serbe, victorieux de l’US Open en 2011 et en 2015, s’arrêter en si bon chemin. « Je pense qu’il peut encore mieux jouer, qu’il en a encore sous le pied, disons, ce qui est encore plus encourageant pour lui », poursuit le Suisse aux vingt couronnes en Grand Chelem, qui pourrait l’affronter dès les quarts de finale.

On peut toutefois compter sur Nadal pour vendre chèrement sa peau. Battu par Djokovic à Wimbledon et absent à Cincinnati, le numéro un mondial et vainqueur sortant — assuré de rester sur le trône s’il rallie le dernier carré — s’est, entre-temps, imposé à Toronto. A désormais 37 ans, Federer, titré sans discontinuer entre 2004 et 2008, mettra-t-il fin à dix ans de disette à New York, lui qui a trébuché dès les quarts de finale sur son gazon chéri à la mi-juillet ? Tout à fait possible, selon l’Américain John Isner : « C’est un alien, il n’est pas comme les autres. »

Avec le retour d’Andy Murray, opéré de la hanche en début d’année, le « Big Four » est réuni en Grand Chelem pour la première fois depuis Wimbledon 2017. Mais le Britannique, ex-numéro un mondial, ne se classe plus qu’au 378e rang !

Serena Williams en quête d’un 24e titre majeur

Serena Williams à Roland-Garros, le 31 mai 2018. / Thibault Camus / AP

Comme Djokovic et Murray, Serena Williams avait manqué la précédente édition de l’US Open, pour cause de maternité imminente. « Tout est différent, ma vie a changé », dit l’Américaine (36 ans), 26e mondiale, mais qui s’est vu octroyer la tête de série n17.

Depuis son retour sur le circuit, au début de mars, Serena, en quête d’un 24e titre majeur, qui lui permettrait d’égaler le record absolu de Margaret Court, a connu des hauts — finale à Wimbledon — et des bas — défaite la plus sèche de sa carrière, 6-1, 6-0, contre la Britannique Johanna Konta au début d’août à San José, forfait avant les huitièmes de finale à Roland-Garros.

Mais que ses adversaires, potentiellement sa sœur aînée Venus Williams, au troisième tour, puis la numéro un mondiale, Simona Halep, au suivant, soient prévenues : « Je ne viens pas ici en pensant que je vais perdre. Ce n’est pas être Serena, ça », déclare-t-elle dans une interview au magazine Time. « Si la naissance de ma fille a changé quelque chose, c’est que j’ai encore plus ce feu en moi », a-t-elle renchéri samedi.