Nicolas Hulot, le 22 août à l’Elysée. / BERTRAND GUAY / AFP

Il avait plusieurs fois menacé de démissionner, c’est désormais chose faite. Sans avoir averti le président de la République, Emmanuel Macron, ni le premier ministre, Edouard Philippe, le ministre de la transition écologique et solidaire, Nicolas Hulot, a annoncé qu’il quittait le gouvernement mardi 28 août au micro de France Inter.

Un contenu de cette page n'est pas adapté au format mobile, vous pouvez le consulter sur le site web

Dès l’annonce de son départ, les réactions politiques ont afflué. Invité sur BFM-TV, le porte-parole du gouvernement, Benjamin Griveaux, a regretté « sa manière de faire. Je pense que la plus élémentaire des courtoisies aurait été effectivement de prévenir le président de la République et le premier ministre. » « Je veux rendre hommage au travail qui a été accompli depuis plus d’une année par Nicolas Hulot », a-t-il toutefois ajouté. Mais M. Hulot, de son côté, a regretté n’avoir pu obtenir que des « petits pas » durant ces quatorze mois passés au ministère de la transition écologique et solidaire.

Pour Matthieu Orphelin, député de La République en marche et proche de M. Hulot, cette démission « doit sonner comme un électrochoc. Pour tout le monde » :

« Il faut faire plus, beaucoup plus. Pour le climat, la biodiversité, l’environnement, la solidarité. Et changer de modèle et de priorités. Car pour l’instant, on va dans le mur. »

« Réveil des consciences »

L’écologiste Yannick Jadot s’est également exprimé sur la chaîne LCI :

« La voix de Macron sur l’écologie était EDF et Stéphane Travert [ministre de l’agriculture], le départ de Nicolas Hulot est la conséquence de l’absence de politique écologique de ce gouvernement. Nicolas Hulot essayait de convaincre mais n’était pas entendu, il refuse de servir de caution et il a raison. »

Sur Twitter, Benoît Hamon, chef de file de Generation. s, estime que « la démission de Nicolas Hulot est un appel au réveil des consciences global pour engager la transformation de notre modèle de développement. Changer nos modes de production et de consommation, notre rapport au travail et notre relation au vivant, c’est cela la transition écologique ».

De son côté, le président des Républicains (LR), Laurent Wauquiez, « peut comprendre » que Nicolas Hulot « se sente trahi » par Emmanuel Macron. « Nicolas Hulot, je ne partage pas nécessairement ses opinions, mais je peux comprendre qu’il se sente trahi comme aujourd’hui pas mal de Français par des promesses fortes qui avaient été faites, et le sentiment à l’arrivée que ce n’est pas très tenu », a-t-il réagi au micro de RTL. Et la présidente LR de la région Ile-de-France, Valérie Pécresse, s’est déclarée « triste » de ce départ :

« L’écologie doit être notre grande cause à tous. Nicolas Hulot refusait le sectarisme et cherchait des solutions, à la hauteur de ses convictions. Est-ce la fin des ambitions écologiques du gouvernement ? »