Nicolas Hulot annonce sa démission du gouvernement
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Les espoirs étaient grands du côté des écologistes au moment de la nomination, en mai 2017, de Nicolas Hulot à la tête du ministère de la transition écologique et solidaire. Mais le désenchantement a été rapide et la démission de M. Hulot marque la « fin d’une illusion » pour beaucoup d’écologistes, qu’ils soient dans la majorité ou l’opposition.

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Ainsi pour Matthieu Orphelin, député de La République en marche et proche de M. Hulot, la décision du ministre de la transition écologique et solidaire « doit sonner comme un électrochoc. Pour tout le monde » :

« Il faut faire plus, beaucoup plus. Pour le climat, la biodiversité, l’environnement, la solidarité. Et changer de modèle et de priorités. Car pour l’instant, on va dans le mur. »

« Il a eu du courage d’entrer dans ce gouvernement. Nicolas Hulot a essayé, c’est la fin d’une illusion », et cette démission est une « mauvaise nouvelle pour l’écologie », a déploré l’eurodéputé d’Europe Ecologie-Les Verts (EELV), Yanick Jadot. Il rejette la faute sur le président de la République Emmanuel Macron, qui « a manipulé Nicolas Hulot comme il l’a fait avec Jean-Louis Borloo » et qui « reste le meilleur ami des lobbys ».

« Chapeau à Nicolas Hulot d’avoir pris ses responsabilités en démissionnant d’un gouvernement libéral et anti-écologiste. Il ne pouvait plus servir de caution et avaler des couleuvres », a également salué sa collègue au Parlement européen, Michèle Rivasi. « Puisse sa démission servir de déclic », a-t-elle souhaité.

« Orphelins »

D’autres tirent également la sonnette d’alarme : « Nicolas Hulot annonce son départ du gouvernement par l’omniprésence des lobbys. L’écologie et les biens communs sont encerclés par les intérêts privés », a déploré le secrétaire national EELV, David Cormand. Le bilan de M. Hulot à la tête de son ministère est également très contesté du côté des écologistes.

« Les mesures qu’il a eues à prendre étaient des mesures dans le meilleur des cas faibles, et dans le plus mauvais contre-productives », a jugé l’ancienne ministre de l’environnement Corinne Lepage sur BFM-TV.

« Je le dis avec d’autant plus de tristesse que j’étais un soutien d’Emmanuel Macron pendant la campagne, parce que j’étais convaincu que son intelligence lui permettait de percevoir l’urgence des enjeux, et je constate que je me suis trompée. »

Du côté des ONG, le sentiment est le même. « Quel gâchis ! Il aura essayé mais n’a jamais pu s’imposer dans un gouvernement pour lequel l’écologie n’est qu’un vernis, a réagi Jean-François Julliard, directeur général de Greenpeace France. Alors que l’été a montré l’ampleur des dérèglements du climat, le gouvernement n’a pas le choix : avec ou sans Hulot, il doit faire de l’écologie une priorité. »

« Ce matin on a le sentiment d’être un peu orphelins », regrette de son côté Allain Bougrain-Dubourg, président de la Ligue de protection des oiseaux (LPO) :

« Soit le président entend le message de Nicolas Hulot, soit il persiste, et c’est très inquiétant. Rien n’a changé depuis quarante ans et le livre écrit par Robert Poujade [premier ministre de l’environnement en France] qui s’appelait “Le Ministère de l’impossible”. La boucle est bouclée… »