L’avocat de la Maison Blanche, Don McGahn, assis derrière Donald Trump, à la Maison Blanche, le 21 juin 2018. / Jonathan Ernst / REUTERS

Son départ était attendu. Donald Trump a annoncé mercredi 29 août le départ prochain de l’avocat de la Maison Blanche, Don McGahn, entendu récemment par le procureur spécial Robert Mueller qui enquête sur une possible collusion entre l’équipe de campagne du président américain et des responsables russes. Une enquête qui se fait de plus en plus menaçante pour le cercle rapproché de Donald Trump.

« L’avocat de la Maison Blanche Don McGahn quittera son poste à l’automne, peu après la confirmation (j’espère) du juge Brett Kavanaugh à la Cour suprême », a annoncé M. Trump dans un tweet. « J’ai travaillé avec Don pendant longtemps et ai vraiment apprécié son travail ! », a-t-il ajouté, sans autre indication sur les raisons de ce départ.

« Machination »

Cette annonce intervient deux semaines après des révélations du New York Times selon lesquelles Don McGahn a « largement coopéré » avec l’enquête menée par l’équipe de M. Mueller.

M. Trump nie depuis le début les accusations, portées par ses adversaires, de collusion de son équipe de campagne de 2016 avec des responsables russes et d’obstruction à la justice. Il considère l’enquête du procureur spécial comme une machination contre sa présidence et appelle à ce qu’elle prenne fin.

Selon le New York Times, qui dit s’appuyer sur de nombreuses sources dont des responsables anciens et actuels, M. McGahn a fourni « des comptes rendus détaillés » d’épisodes relatifs à la question de savoir si M. Trump a cherché à faire obstruction à la justice.

Toujours d’après le quotidien, les déclarations de M. McGahn auraient porté sur des tentatives présumées de M. Trump de limoger M. Mueller et sur les déclarations et actions du président lorsqu’il a renvoyé le directeur du FBI, James Comey.

M. Trump, qui n’a de cesse de dénoncer une « chasse aux sorcières » à son encontre, n’avait pas caché son agacement après la publication de cet article. « Je l’ai autorisé, ainsi que tous les autres, à témoigner. Je n’avais pas à le faire », avait-il affirmé, assurant n’avoir « rien à cacher ».

Double coup dur judiciaire

Le président des Etats-Unis a essuyé un double coup dur judiciaire en août. Son ex-chef de campagne, Paul Manafort,un sulfureux lobbyiste, a été reconnu coupable de fraude bancaire et fiscale. Cette décision a une résonance particulière car il s’agissait du premier procès émanant de l’enquête tentaculaire menée par M. Mueller.

Son ancien avocat personnel, Michael Cohen, a par ailleurs plaidé coupable de fraude fiscale et bancaire et de violation des lois sur le financement des campagnes électorales, des faits débusqués par l’enquête Mueller mais sans lien avec la Russie.