L’opposant sud-soudanais Riek Machar, à Khartoum, au Soudan, le 30 août 2018. / ASHRAF SHAZLY / AFP

Le chef rebelle sud-soudanais Riek Machar a approuvé l’accord de paix final avec le gouvernement destiné à mettre un terme à la guerre civile qui ensanglante le plus jeune pays du monde, a annoncé, jeudi 30 août à Khartoum, le médiateur soudanais. L’accord a déjà été approuvé par Juba, et jeudi le groupe de Riek Machar et des représentants d’autres factions rebelles l’ont paraphé, a constaté un correspondant de l’AFP.

« La signature finale de l’accord de paix aura lieu lors d’un sommet de l’IGAD », l’Autorité intergouvernementale sur le développement en Afrique de l’Est, qui œuvre depuis de longs mois à réactiver le processus de paix au Soudan du Sud, a annoncé le chef de la diplomatie soudanaise, Al-Dirdiry Ahmed. La date de ce sommet sera annoncée « bientôt », a dit le ministre.

Riek Machar avait refusé mardi de signer l’accord, exigeant que les réserves de l’opposition « y soient intégrées », selon M. Ahmed. Mais il a finalement changé d’avis « après d’intenses négociations », selon la même source.

Partage du pouvoir

Après des semaines de pourparlers à Khartoum, au Soudan voisin, le président sud-soudanais Salva Kiir et son opposant Riek Machar étaient parvenus à signer, en juillet et début août, une série d’accords prévoyant notamment un cessez-le-feu permanent et un partage du pouvoir. Ces accords prévoyaient entre autres le retour de M. Machar, exilé depuis août 2016, pour occuper un des cinq postes de vice-président prévus dans un gouvernement d’unité nationale.

Selon des responsables soudanais, les groupes rebelles émettent des réserves sur le gouvernement de transition proposé, le nombre d’Etats (provinces) qui composeraient le pays et la formulation de la nouvelle Constitution.

Le Soudan du Sud est indépendant du Soudan depuis 2011 mais a sombré en décembre 2013 dans un conflit de pouvoir entre MM. Kiir et Machar qui a fait des dizaines de milliers de morts, près de 4 millions de déplacés et provoqué une crise humanitaire majeure. Un accord de paix avait réuni les deux hommes dans le même gouvernement en 2016, mais, quelques mois seulement après le retour de M. Machar, les combats avaient repris à Juba et il avait dû fuir avec ses partisans en République démocratique du Congo (RDC) voisine.