Un manifestant contre la réforme des retraites à Moscou, le 2 septembre. / Pavel Golovkin / AP

Plusieurs milliers de personnes ont manifesté dimanche 2 septembre dans plusieurs villes de Russie contre un projet de réforme qui prévoit de repousser de cinq ans l’âge légal de départ à la retraite. Dans la seule ville de Moscou, ils étaient entre 6 000 et 9 000 à s’être rassemblés à quelques kilomètres du Kremlin à l’appel notamment du Parti communiste, qui dénonce une « réforme cannibale ».

« Nous organisons aujourd’hui une manifestation dans toute la Russie contre cette réforme cannibale », a déclaré à la tribune le dirigeant communiste Guennadi Ziouganov, qui a proposé, plutôt que de repousser l’âge légal de départ à la retraite, de taxer les oligarques pour financer le système.

Une hausse des pensions en contrepartie

Dans un discours retransmis mercredi dernier à la télévision, le président Vladimir Poutine s’est personnellement investi dans la réforme des retraites, qu’il a présentée comme une nécessité financière.

Mais il a aussi assoupli le projet présenté en juin par le gouvernement, proposant notamment de fixer à 60 ans l’âge légal de départ à la retraite des femmes, contre 63 ans dans la version gouvernementale, et 55 ans dans le système actuel. M. Poutine a confirmé en revanche la proposition gouvernementale pour les hommes, avec un relèvement de 60 à 65 ans de l’âge légal.

Le gouvernement s’est engagé à ce que ces mesures permettent de revaloriser les pensions de retraite de 8 % par mois d’ici la fin de l’année, pour s’établir en moyenne à 14 414 roubles (environ 185 euros).

Le projet du gouvernement suscite malgré tout un large rejet : d’après les instituts de sondage, 90 % des Russes y sont hostiles.