Vendredi 24 août, peu avant 18 heures, le TGV 6145 est « sorti de la voie » à l’entrée de la gare Saint-Charles de Marseille, sans faire de blessés. / CHRISTOPHE SIMON / AFP

Il aura fallu une dizaine de jours à la SNCF pour identifier et révéler la cause du déraillement, survenu vendredi 24 août en gare de Marseille Saint-Charles, d’un TGV sorti de sa voie à petite vitesse. L’incident n’a fait aucun blessé – le TGV n’a pas basculé –, mais il a fortement perturbé le trafic ferroviaire, en particulier régional, à la veille d’un week-end de grands retours.

« C’est un défaut sur le rail suivi d’une fissure puis d’une rupture dans une zone très sinueuse à cet endroit de la gare, qui est à l’origine du déraillement », a expliqué Olivier Bancel, directeur général des opérations et de la production de SNCF Réseau chargé de la maintenance, commentant les conclusions du rapport d’enquête interne publié mardi 4 septembre.

Selon le document, l’enquête ne met en cause, au vu des éléments recueillis, ni le fonctionnement du poste d’aiguillage, ni la conduite du train, ni une défaillance de la rame, mais retient « comme cause immédiate du déraillement le scénario d’une évolution d’un défaut oxydé non visible sous le patin du rail en une rupture... »

« La maintenance n’est pas en cause »

Le scénario serait le suivant : une « blessure » ancienne d’un rail placé sur un aiguillage dégénère en fissure. Sur cette voie en courbe, où les trains pèsent de toute leur masse sur le rail, la fissure finit par casser au passage d’un essieu. Puis, au fil des passages d’essieux, les deux bouts du rail cassé se désolidarisent et le TGV 6145 qui roulait à 27 kilomètres à l’heure à cet endroit même sort partiellement de sa voie.

« La maintenance n’est pas en cause, a déclaré M. Bancel. L’aiguillage en question a été contrôlé lors d’une tournée en août et a fait l’objet d’une intervention de maintenance en juin. Toutes les normes de contrôle ont été respectées. » Lors de la grève du printemps contre la réforme ferroviaire, on avait pu craindre que les opérations de maintenance saisonnière prennent du retard à cause du conflit. « Ce n’est absolument pas la cause de cet incident », glissait il y a quelques jours au Monde un cadre du groupe ferroviaire.

L’enquête maison semble donc dédouaner la SNCF, laquelle exclut également tout acte de malveillance, conclusion à laquelle l’enquête judiciaire ouverte au moment de l’accident semble également arriver. Une troisième enquête, celle du BEA TT (Bureau d’enquête sur les accidents de transport terrestre) devrait rendre ses propres conclusions dans les jours à venir.