Jeremy Corbyn avait reconnu que sa formation avait un « réel problème » d’antisémitisme en son sein tout en assurant que « restaurer la confiance » avec la communauté juive était sa priorité. / HANNAH MCKAY / REUTERS

Après des semaines d’hésitations et de polémiques, le Parti travailliste britannique, le Labour, la principale formation d’opposition au Royaume-Uni, a fini par adopter, mardi 4 septembre, la définition intégrale de l’antisémitisme élaborée par l’Alliance internationale pour le souvenir de l’Holocauste (IHRA).

A la mi-juillet, le comité exécutif national (NEC), l’organe dirigeant du Labour, avait adopté la définition de l’antisémitisme élaborée par l’IHRA, mais avait rejeté quatre exemples sur onze qui accompagnent cette définition et établissent les comportements considérés comme discriminatoires. Le NEC craignait que l’adoption de tous ces exemples ne limitent la liberté de critiquer l’Etat d’Israël.

Trois journaux juifs britanniques, le Jewish Chronicle, le Jewish News et le Jewish Telegraph, avaient alors accusé Jeremy Corbyn de poser « une menace existentielle » à la communauté juive. Jeremy Corbyn avait reconnu que sa formation avait un « réel problème » d’antisémitisme en son sein tout en assurant que « restaurer la confiance » avec la communauté juive était sa priorité.

Cette polémique a encore accentué les divisions au sein du parti entre les partisans de Corbyn, chantre de la gauche radicale, et les tenants d’une ligne plus centriste. « La décision du NEC est la bonne, a réagi Marie van der Zyl, présidente du Board of Deputies of British Jews, une des principales organisations représentant la communauté juive au Royaume-Uni. « Il est regrettable que les travaillistes aient perdu tout un été à essayer de dicter aux juifs ce qui constitue un délit contre eux. »