Burberry ne brûlera plus ses trenchs. La marque londonienne de luxe a annoncé jeudi 6 septembre renoncer à détruire ses invendus, en fin de saison. « Le luxe moderne cela veut dire être responsable socialement et vis-à-vis de l’environnement », souligne Marco Gobbetti, le directeur général du groupe.

L’annonce de cette décision doit mettre fin à la polémique née en juillet dernier lors de la révélation des pratiques de Burberry. La publication de son rapport annuel avait mis au jour la façon dont la marque de luxe a détruit des millions de vêtements et de produits cosmétiques pour une valeur marchande de plus de 28 millions de livres sterling, soit environ 31 millions d’euros, à l’issu de son exercice 2017-2018. En 2016, la marque avait détruit l’équivalent de 19 millions de livres.

Les solderies, loin des codes du luxe

Cette pratique est très répandue dans le secteur du luxe. Soucieuses de protéger leur circuit de distribution, nombreuses sont les marques à préférer cette méthode à celle de la revente dans des magasins type solderies ou déstockage dont l’image est jugée trop éloignée des codes du luxe.

Burberry promet maintenant qu’elle « développera ses efforts » pour recycler, réutiliser, réparer ou donner les produits qui n’ont pu être écoulés dans ses magasins en cours de saison. Il en va de sa réputation.

Dirigée par M. Gobbetti depuis juillet 2017, Burberry traverse une crise sévère. Ses ventes stagnent. L’an dernier, le chiffre d’affaires de la marque a reculé de 1%, s’établissant à 2,7 milliards de livre sur l’exerice clos fin mars.

Son directeur artistique, Riccardo Tisci – il a été nommé en mars 2018 en remplacement de Christopher Bailey, qui est resté à la tête de la création artistique de Burberry pendant 17 ans –, est chargé de relancer la marque connue pour ses tartans écossais et ses imperméables. Cet Italien de 43 ans, ancien directeur artistique de Givenchy, doit présenter sa première collection Burberry de prêt-à-porter féminin, à Londres, le 17 septembre.

Pas de renoncement au cuir

A quelques jours de la tenue de ce défilé très attendu de la London Fashion Week, la marque de mode annonce aussi renoncer à l’utilisation de la fourrure dans ses collections.

Burberry n’est pas la seule marque de luxe à faire preuve de transparence et à s’engager dans cette voie pour la cause animale. Gucci, filiale du groupe Kering, bannit l’utilisation de la fourrure animale depuis cette année. Stella McCartney, autre figure de la mode anglaise, a également renoncé à l’utilisation de la fourrure. Par respect pour les animaux, la créatrice de mode s’est aussi engagée à ne plus utiliser de cuir dans ses collections.

Mais Burberry devrait se garder d’aller si loin. Il lui serait fort risqué de renoncer au cuir. Malgré l’avènement de simili-cuir à base de produits végétaux, cette matière demeure très importante pour confectionner des sacs, articles à fortes marges. Or, la marque de luxe a précisément érigé pour priorité le développement des gammes de sacs et d’accessoires de mode pour relancer ses ventes, partout dans le monde, notamment auprès des jeunes trentenaires. Une population qui, plus encore que leurs aînés, est sensible aux questions environnementales.