Un portrait de Selahattin Demirtas durant la campagne présidentielle du 24 juin. / HUSEYIN ALDEMIR / REUTERS

C’est un nouveau coup dur pour l’opposition politique au président Recep Tayyip Erdogan. Le leader prokurde Selahattin Demirtas, détenu depuis novembre 2016 et candidat malheureux à la présidentielle du 24 juin, a été condamné, vendredi 7 septembre, à quatre ans et huit mois de prison pour « propagande terroriste ». L’ancien député Süreyya Önder a, lui, été condamné à trois ans et six mois de prison.

Sur Twitter, le Parti démocratique des peuples (HDP) a dénoncé la « politique guerrière » du gouvernement. Inlassablement, la formation prokurde dénonce des procès « politiques » visant à réduire au silence un parti farouchement opposé à M. Erdogan. Le HDP, troisième force au Parlement, a ainsi été fortement touché par les purges menées après le putsch manqué de juillet 2016.

Risque de 142 ans de prison

« Nous ne reculerons pas, nous continuerons à défendre la paix », a déclaré M. Demirtas, qui s’exprimait par vidéoconférence depuis la prison d’Edirne (nord-ouest) où il est détenu, selon des propos rapportés par le HDP. Ecroué depuis novembre 2016 pour des accusations d’activités « terroristes », le leader prokurde est également poursuivi dans de nombreux dossiers et risque au total jusqu’à cent-quarant-deux ans de prison dans le cadre de son principal procès.

Le président Recep Tayyip Erdogan a plusieurs fois accusé le HDP d’être la vitrine politique du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), un groupe classé terroriste par Ankara et ses alliés occidentaux. M. Demirtas s’est présenté face à M. Erdogan lors de la présidentielle du 24 juin, et a obtenu 8,4 % des voix.