« Révolutions sexuelles : Le droit au plaisir (première partie) » : documentaire de Sylvain Desmille. Sur Arte.tv jusqu’au 2 novembre. / LES BATELIERES PRODUCTIONS

LES CHOIX DE LA MATINALE

Cette semaine, toute la famille se rassemblera autour des tribulations d’Esther, l’irrésistible héroïne de Riad Sattouf, les curieux trouveront réponses à leurs questions sur les révolutions sexuelles et les fans d’Edouard Baer (re) découvriront le premier épisode de sa nouvelle émission, « Lumières dans la nuit ».

Le monde vu d’Esther

LES CAHIERS D'ESTHER - Eugénie (ma meilleure amie) - Bande-annonce
Durée : 00:45

C’est l’histoire d’une fille de 9 ans qui parle très, très vite. Un peu trop même. Comme beaucoup de minots de son âge, elle adore Raiponce (le dessin animé de Disney), la chanteuse Tal et sa copine Eugénie, qui ne peut s’empêcher de placer le mot « wesh » dans toutes ses phrases. Elle trouve sa maîtresse « moche », probablement parce qu’elle a de la moustache. Comme tous les enfants du monde, cette petite fille aux cheveux longs joue avec ses copines « au papa et à la maman », mais « personne ne joue le papa », et elle se demande bien pourquoi.

Depuis le 3 septembre, Canal+ diffuse chaque soir en clair (du lundi au jeudi à 20 h 55), un épisode de deux minutes des Cahiers d’Esther. Histoires de mes 10 ans. Ce dessin animé aux traits délicats raconte les véritables aventures d’Esther A., qui parle de ses passions et de son quotidien de préadolescente, sans filtre, avec un humour tendre et corrosif. La série est tirée du premier tome – deux autres ont été publiés – de la bande dessinée du même nom de Riad Sattouf, éditée en 2016 (Allary Editions). Le résultat est une plongée sensible et drôlissime dans la tête d’une petite fille et dans une cour de récréation. Mustapha Kessous

« Les Cahiers d’Esther. Histoires de mes 10 ans », de Riad Sattouf et Mathias Varin (France, 2018, 50 × 2 min). Disponible sur mycanal.fr.

Le sexe en questions

« Révolutions sexuelles : Le droit au plaisir (première partie) » : documentaire de Sylvain Desmille. Sur Arte.tv jusqu’au 2 novembre. / LES BATELIERES PRODUCTIONS

Révolutions sexuelles, de Sylvain Desmille, se présente en deux parties : « Le droit au plaisir » et « Réinventer l’amour ». Ce documentaire se veut témoin du « foisonnement des secousses intimes, politiques et culturelles qui ont ébranlé nombre de sociétés depuis 1948 », date de la publication du fameux rapport Kinsey, l’étude sur le comportement sexuel qui fit date autant que scandale. Il fallait bien deux fois 52 minutes pour traiter un sujet aussi riche, divers et souvent paradoxal, avec un minimum de précision, de témoignages – parfois subtilement divergents – et de rappels historiques, enrichis par de très nombreuses archives télévisuelles internationales.

Car les thématiques sont nombreuses : les différences de mœurs et de libéralisme entre pays, le vêtement (bikini, minijupe), les femmes (mouvements féministes, avortement, pilule), les hommes (moindre différenciation du genre, cheveux longs, partage du plaisir sexuel), les homosexuels (pénalisation, révolte de Stonewall, assassinat de Harvey Milk, conseiller gay de la mairie de San Francisco, dépénalisation, mariage), la famille, la pornographie (créative, industrielle, machiste), le sida, etc. Certes, ces sujets ont déjà été traités ailleurs, et parfois dans des ­documentaires diffusés par Arte. Mais, comme cela se produit souvent quand il est décidé d’être aussi exhaustif que possible à propos de thématiques à entrées multiples, cette volonté de ne rien oublier ouvre un gouffre de frustrations. Renaud Machart 

« Révolutions sexuelles : Le droit au plaisir (première partie), Réinventer l’amour (deuxième partie) », documentaire de Sylvain Desmille (France, 2018, 2 × 53 min). Disponible sur arte.tv jusqu’au 2 novembre.

Edouard Baer, en roue libre

Chaque dimanche de 22 heures à minuit, Edouard Baer présente « Lumières dans la nuit », un magazine de France Inter dans lequel il improvise brillamment sur tout et n'importe quoi. / FRANCE INTER

Un hymne à la chaleur de la radio, à la liberté de « loufoquer » et à l’incandescence du direct (avec ses p’tits pépins, touchants et pas gênants) ; une ode à la verve oratoire et à l’improvisation, qu’elle parte en feu d’artifice ou tombe à plat… Dimanche 2 septembre, entre 22 heures et minuit, Edouard Baer s’est lancé dans la première de « Lumières dans la nuit », sur France Inter. Il y eut des ratés, quelques trous d’air, mais aussi des pépites, les seuls moments que l’on retienne, au bout du compte, lorsqu’une émission prend le risque de l’impro en direct et que le rire vous submerge sans prévenir.

Ceux qui écouteront l’émission en replay peuvent s’épargner les vingt premières minutes. Puis, c’est alors que Baer lance son coup : il appelle le plateau de la chaîne L’Equipe, en plein match Monaco-Marseille, interrompt et interpelle ses commentateurs, leur demande une prestation « à l’ancienne », grandiloquente et enflammée, performance qu’il reprendra à son tour brillamment. Un beau moment de radio et de télévision à la fois. A partir de là, chacun, derrière son micro, commence à être suffisamment « chaud » pour répondre aux questions et tentatives d’improvisation de Baer sur tout et n’importe quoi : l’intrigue plus ou moins claire que révèle une des chansons de Serge Lama ; l’intérêt ou non de recycler les agendas des années passées ; et, surtout, l’avantage du/de la « réquerre », à la fois rapporteur et équerre, tel que présenté au téléphone par Alexandre Astier, envoyé spécial pour la rentrée scolaire du lendemain. Martine Delahaye

« Lumières dans la nuit », un magazine présenté par Edouard Baer. Chaque dimanche de 22 heures à minuit. Podcast disponible sur Franceinter.fr.