Des renforts de police sont arrivés dimanche 9 septembre à Köthen dans la crainte de nouvelles violences. / HANNIBAL HANSCHKE / REUTERS

L’Allemagne craint le retour des violences après la mort, dans la nuit de samedi à dimanche 9 septembre, d’un jeune Allemand dans une bagarre à Köthen et l’arrestation de deux suspects afghans.

La police a envoyé des renforts dans cette ville située dans l’Etat régional de Saxe-Anhalt, dans l’ex-RDA, en prévision d’une manifestation non autorisée que veut organiser un parti d’extrême droite vers 19 heures dimanche pour dénoncer les demandeurs d’asile et la politique migratoire du gouvernement. Un contre-rassemblement de la gauche radicale est également annoncé en début de soirée.

Selon plusieurs médias, notamment le quotidien Die Welt et la chaîne de télévision publique locale MDR, la victime, un Allemand de 22 ans, est décédé d’une hémorragie cérébrale à la suite d’une violente dispute. Elle l’opposait, lui et un deuxième homme qui l’accompagnait, d’une part, et les deux Afghans. Ces derniers, âgés de 18 et 20 ans, ont été interpellés pour « soupçon d’homicide », ont annoncé dans un communiqué commun la police et le parquet locaux. Dimanche, de nombreux habitants sont venus déposer des gerbes de fleurs et allumer des bougies sur les lieux du drame.

La crainte d’un nouveau Chemnitz

Plusieurs personnes sont venues déposer des fleurs, dimanche 9 septembre à Köthen, où un jeune Allemand a été tué. / HANNIBAL HANSCHKE / REUTERS

Les autorités locales craignent désormais que la situation s’envenime à Köthen, à l’image de Chemnitz. Il y a tout juste deux semaines un Allemand de 35 ans avait été tué de plusieurs coups de couteau dans cette ville située également dans l’ex-RDA, un meurtre que la police soupçonne plusieurs demandeurs d’asile irakiens et syrien d’avoir commis.

L’extrême droite allemande s’est alors saisie de cet homicide pour organiser plusieurs manifestations dans la ville visant à dénoncer la hausse de l’insécurité dont seraient responsables les migrants et, au-delà, la politique migratoire de la chancelière Angela Merkel jugée pas assez ferme. Cette mobilisation avait provoqué une nouvelle crise politique au sein du gouvernement allemand sur l’immigration.

« Au-delà de l’émotion légitime, il convient de rejeter toute tentative de faire de Köthen un deuxième Chemnitz », a mis en garde le chef du gouvernement régional, Reiner Haseloff. Le ministre de l’Intérieur de Saxe-Anhalt, Holger Stahlknecht, a dans ce contexte invité la population locale à rester « pondérée ». Il a promis que l’Etat de droit mettrait tout en œuvre pour faire la lumière sur cette affaire.