L’explosion, qui a fait trembler les immeubles alentour et exploser leurs carreaux, a tué au moins sept personnes et fait une vingtaine blessés. / OMAR SOBHANI / REUTERS

Un kamikaze à moto s’est fait exploser dimanche 9 septembre à Kaboul près d’un convoi de partisans du commandant Massoud, connu pour avoir résisté avec acharnement à l’occupant soviétique puis aux talibans à l’époque où ceux-ci dirigeaient l’Afghanistan. L’explosion, qui a fait trembler les immeubles alentour et exploser leurs carreaux, a tué au moins sept personnes.

Le kamikaze, qui visait un groupe de véhicules dans le centre-ville, a fait également 24 blessés, tous des civils, fait savoir un communiqué du ministère afghan de l’intérieur. Hashmat Stanikzai, le porte-parole de la police. Parmi les victimes se trouve le conducteur d’une voiture recouverte de photos de Massoud. Tué dans l’explosion, son véhicule est allé s’encastrer dans la devanture d’un magasin. Deux de ses passagers ont été blessés, ont rapporté des témoins.

Aucun groupe n’a revendiqué la responsabilité de cet attentat, qui intervient quatre jours à peine après une double attaque contre un club de lutte de Kaboul, qui avait fait 26 morts et 91 blessés.

Commémoration sous tension

Plus tôt dans la journée, les forces de sécurité afghanes avaient annoncé avoir abattu un homme qui voulait se faire exploser près de partisans d’Ahmad Shah Massoud. Des convois d’hommes armés tirant en l’air pour célébrer sa mort il y a 17 ans terrorisaient la capitale depuis le début de la journée, forçant les habitants à rester chez eux.

Massoud, un commandant charismatique d’ethnie tadjike, a mené la résistance contre l’occupant soviétique dans les années 1980, puis contre les talibans durant leur cinq années de règne, de 1996 à 2001. Il a été tué deux jours avant les attaques du 11 septembre 2001 aux Etats-Unis, revendiquées par Al-Qaïda, qui ont amené Washington à lancer une vaste opération militaire en Afghanistan, chassant les talibans du pouvoir.

Des dizaines de berlines et de pick-ups chargés d’hommes armés arpentaient la capitale, brandissant des drapeaux.

Frappes aériennes

Les équipes de l’AFP ont régulièrement entendu des coups de feu dimanche. Au moins 13 personnes ont été blessées par des munitions retombées à terre, avait, avant cela, fait savoir le porte-parole du ministère de la santé.

Face à l’absence de réaction des forces de l’ordre, nombre d’Afghans avaient fait part de leur indignation sur les réseaux sociaux. « Pourquoi devons-nous subir ça chaque 9 septembre ? Pourquoi le gouvernement afghan le permet-il ? », s’indignait l’un d’entre eux.

Dix policiers ont par ailleurs été tués et huit blessés pendant la nuit durant des combats qui ont duré plusieurs heures dans la province du Wardak, proche de Kaboul, a déclaré Abdul Rahman Mangal, un porte-parole du gouvernement provincial. « Des frappes aériennes ont été demandées et cinquante combattants talibans ont été tués », a-t-il précisé.

De l’autre côté du pays, des talibans ont attaqué la nuit passée un check-point dans le district Obe de la province d’Herat (Ouest), tuant neuf membres des forces de sécurité et en blessant cinq autres, a rapporté le porte-parole du gouverneur provincial Jailani Farhad.

Quinze assaillants ont également péri dans l’assaut, qui s’est terminé après l’arrivée de renforts sur les lieux, selon M. Farhat. Mercredi, une double attaque, revendiquée par le groupe Etat islamique, contre un club de lutte d’un quartier chiite de Kaboul avait fait 26 morts, dont deux journalistes, et 91 blessés.