Le médiateur de l’ONU dans le conflit au Yémen, Martin Griffiths, le 8 septembre à Genève. / DENIS BALIBOUSE / REUTERS

Au Yémen, les combats se poursuivent peu après l’échec des pourparlers qui étaient prévus à Genève. Onze combattants progouvernementaux et soixante-treize rebelles Houthis ont ainsi été tués, samedi et dimanche 9 septembre, dans de nouveaux combats autour de Hodeïda, ont fait savoir des sources hospitalières à l’Agence France-Presse.

Tenue par les rebelles depuis octobre 2014, la ville portuaire est hautement stratégique, son port servant de point de transit de 70 % des importations au Yémen. Les forces progouvernementales ont réussi à atteindre la route principale reliant Hodeïda à la capitale Sanaa et d’autres provinces.

Samedi, des consultations très attendues sous l’égide de l’Organisation des nations unies (ONU) - les premières depuis plus de deux ans - ont échoué avant même d’avoir commencé : après avoir posé des conditions à leur présence, les rebelles Houthis n’ont finalement pas fait le déplacement. Aucun face-à-face entre les deux camps n’était de toute façon prévu, tellement le fossé séparant le gouvernement et les rebelles est grand.

« Pire crise humanitaire » au monde

Quelques heures après l’annonce de cet échec cuisant par le médiateur onusien Martin Griffiths, le chef des rebelles Abdel Malek al-Houthi a appelé ses partisans à la « résistance face à l’agression » du gouvernement yéménite soutenu par une coalition militaire sous commandement de l’Arabie saoudite.

Sommant les Yéménites d’« aller aujourd’hui sur tous les fronts », M. Houthi leur a demandé de renforcer « la défense, la sécurité » et de « recruter (…) des volontaires sur le terrain », selon un discours retransmis samedi soir par la chaîne de télévision rebelle Al-Massirah. Mouvement chiite, issu des marges montagneuses du nord du pays et hostile à l’Etat yéménite depuis une décennie, les houthistes bénéficient du soutien de l’Iran.

Alors que l’ONU parle du conflit yéménite comme « la pire crise humanitaire » au monde, le médiateur onusien M. Griffiths s’est montré pessimiste quant à une résolution de la situation. « Il est trop tôt pour dire quand se tiendront les prochaines consultations », a-t-il ainsi prévenu.

Jusqu’ici, les deux camps persistent en effet sur leurs positions. La coalition et ses protégés yéménites insistent sur la résolution 2216 du Conseil de sécurité de l’ONU reconnaissant « la légitimité » du président Abd Rabbo Mansour Hadi et exigeant le retrait des Houthis des territoires qu’ils ont conquis et la restitution des armes lourdes. Les Houthis demandent, eux, « l’arrêt de l’agression » saoudo-émiratie avant toute concession.

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