Serait-ce le signe d’une fierté retrouvée ? En cette rentrée, les députés socialistes vont retrouver l’Assemblée nationale dans le groupe… socialiste. Les trente élus, qui s’étaient accolés, depuis juin 2017, l’étiquette Nouvelle Gauche, sont sur le point de changer de nom et de renouer avec leur dénomination historique, abandonnée sans grande protestation à la suite d’élections législatives calamiteuses.

Cette réhabilitation va permettre de « donner une meilleure lisibilité », assure Valérie Rabault, la chef de file des députés. Elle a proposé à ses collègues de se renommer « groupe socialiste et apparentés », appellation qui doit être entérinée par un vote lors de journées parlementaires organisées lundi 10 et mardi 11 septembre à Toulouse.

Enterrée donc la Nouvelle Gauche, cette expression qui « a l’immense inconvénient de ne pas permettre l’identification entre le Parti socialiste et son propre groupe parlementaire, alors qu’il en est le relais naturel », admet volontiers Olivier Faure, premier secrétaire du PS, qui présidait le groupe au moment où l’adjectif socialiste a été escamoté. A l’époque, dit-il, il s’agissait surtout de ne pas froisser les trois apparentés, membres d’autres partis. Mais « nous n’avons jamais abandonné ce que nous sommes », rassure le patron du PS, « très favorable » au retour à la désignation traditionnelle.

« Il faut se réclame du socialisme »

« Je suis une fervente partisane de l’idée que la vie politique française s’organise autour du clivage gauche-droite », argumente Mme Rabault. Alors « il faut dire ce que nous sommes », surtout quand « le président de la République a une autre stratégie, qui est de mettre face à lui les populistes ».

« Il faut se réclamer du socialisme aujourd’hui, face au libéralisme économique du gouvernement et à la montée des nationalismes en Europe », complète Gabrielle Siry, porte-parole du PS.

Les députés socialistes se revendiquent à nouveau comme tels au moment où le macronisme traverse un trou d’air inédit. Le parti à la rose espère toujours se faufiler dans la foule des opposants pour proposer une voie de gauche alternative à La France insoumise (LFI). Mais le chemin est long, et les cartes du jeu politique pas encore tout à fait rebattues. LFI pourrait ainsi accueillir les représentants de l’aile gauche du PS, Emmanuel Maurel et Marie-Noëlle Lienemann. Dans les prochaines semaines, ces derniers devraient quitter leur parti historique pour fonder un mouvement allié à Jean-Luc Mélenchon. Le nom de cette future formation ? Peut-être bien une marque déposée par Mme Lienemann : Les Socialistes.