Louis, 18 ans, vient d’intégrer une licence de Staps, après un bac ES. / la ZEP

Voix d’orientation. Le Monde Campus et La ZEP, média jeune et participatif, s’associent pour faire témoigner lycéens et étudiants sur leurs parcours d’orientation. Cette semaine, Louis, 18 ans, qui habite Saint-Germain-en-Laye et vient de faire sa rentrée en licence de sciences et techniques des activités physiques et sportives (Staps).

« L’an dernier, en terminale, j’ai eu une révélation. J’ai toujours été dans une famille où le sport était très important : mon père jouait tous les soirs au tennis et il m’a inscrit très tôt dans des clubs. Je pratiquais le volley plus de dix heures par semaine entre mon club et mon lycée. J’avais rencontré un prof passionné et passionnant. Il a vu que je m’investissais, que j’aimais en parler. En cours, j’aidais ceux qui avaient du mal, je leur montrais les mouvements qu’il fallait faire. Ce prof m’a fait réaliser que ma passion pouvait devenir mon métier, et il m’a parlé de la filière de Staps.

Seulement, mes résultats en sciences des années précédentes ainsi que ma filière de bac (ES, pour économique et social) faisaient tache sur mon dossier Parcoursup. Mes chances d’intégrer Staps étaient très faibles. En seconde et en première, je ne savais pas du tout quel parcours réaliser. Je boycottais les matières scientifiques. J’avais des notes entre 0 et 4. J’avais des grosses difficultés et j’ai rapidement compris que mes profs n’avaient pas vraiment l’intention de m’aider. Ils m’ont vite laissé tomber. Sauf ce prof de sport !

J’ai alors tout fait pour améliorer mon dossier : j’ai entraîné les jeunes de mon club, j’ai été élu président adjoint de l’association sportive de mon lycée, j’ai pris des cours particuliers en maths. Sur Parcoursup, j’ai postulé dans six licences Staps et, en choix de secours, dans des facs de psycho et de sociologie, car j’avais peur qu’avec mes résultats, je ne sois pas pris dans ma filière préférée.

700e dans la file d’attente

Lorsque le site Parcoursup a communiqué les résultats, le 22 mai j’étais “en attente” sur tous mes vœux. Mais ce qui m’intéressait, c’était la licence de Staps à la fac de Nanterre, pour laquelle j’avais obtenu la réponse “oui, si – en attente de place”, et où j’étais 700e dans la file d’attente. Personne ne savait ce que le “oui, si” signifiait, ou alors très vaguement. J’ai compris que si j’étais pris, il faudrait que je suive des cours supplémentaires de mise à niveau, mais cela m’importait peu, tant que j’étais accepté à Nanterre.

Je ne savais pas si je devais me réjouir de ma place dans la file d’attente. J’étais dans le flou. Mais les places se libéraient vite, et cela me redonnait espoir. Quelques jours avant le début des épreuves du bac, mi-juin, j’ai découvert que j’étais pris dans l’université que je souhaitais. J’étais aussi accepté à Orsay et à Descartes, mais j’ai tout de suite confirmé Nanterre.

Récits de bacheliers au retour de l’été : Parcoursup, une attente « interminable »

J’étais heureux. J’ai perçu l’acceptation en « oui, si » comme une chance qui s’offrait à moi car je pense que, sans cet aménagement, je n’aurais pas été pris. J’ai eu mon bac et j’ai déjà fait, avec les autres « oui, si », ma prérentrée à l’université. On était quarante élèves, divisés en deux groupes de vingt.

Cette première semaine, j’ai assisté à un cours supplémentaire par rapport aux étudiants acceptés directement (réponse « oui » sur Parcoursup), en plus petit comité, où j’étais avec des personnes ayant les mêmes difficultés que moi. Grâce au « oui si » j’ai pu intégrer la première année que je souhaitais, et ça me donne plus de confiance et d’accompagnement pour la réussite de cette année. »