L’affaire Benalla résumée en 5 minutes
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Le feuilleton qui a terni l’image de l’Elysée tout l’été n’est pas tout à fait terminé. L’affaire Benalla, du nom de ce proche collaborateur d’Emmanuel Macron filmé en train de se livrer à des violences contre des manifestants le 1er mai à Paris, se réinvite au Sénat, dès mercredi 12 septembre.

Une série de nouvelles auditions est en effet programmée devant la commission d’enquête du Sénat pour tenter d’établir la chaîne de responsabilités qui a permis à ce chargé de la sécurité à l’Elysée d’outrepasser ses fonctions, lui valant à la fin de juillet une mise en examen pour violences en réunion, immixtion dans l’exercice d’une fonction publique, port sans droit d’insignes réglementés, recel de détournement d’images et recel de violation du secret professionnel.

Pourquoi Alexandre Benalla, chargé de mission à l’Elysée, était-il avec des policiers lors de cette manifestation parisienne ? Qui a autorisé sa présence ? Qui était informé des violences commises par ce collaborateur de l’Elysée et pourquoi n’ont-elles pas été rendues publiques avant les révélations du Monde ? Quelle a été la réaction de l’exécutif ? Une sanction a-t-elle bien été prise ?

Beaucoup de points restent aujourd’hui encore à éclaircir, et le président de la commission sénatoriale, Philippe Bas, entend bien obtenir des réponses et « lever les incohérences qui demeurent ». Le sénateur juge en particulier « pour le moins fragile » la thèse « officielle » selon laquelle Alexandre Benalla n’aurait eu à l’Elysée qu’une simple « fonction d’organisation sans prendre part à la protection du président ».

  • 9 h 30 : François-Xavier Lauch, chef de cabinet d’Emmanuel Macron

Selon l’organigramme de l’Elysée, Alexandre Benalla était son adjoint en tant que « chargé de mission » en matière de sécurité. François-Xavier Lauch, chef de cabinet d’Emmanuel Macron et responsable hiérarchique de M. Benalla, n’a pas encore été auditionné lors des commissions parlementaires organisées cet été, et s’exprimera publiquement sur cette affaire pour la première fois devant les sénateurs.

Cet homme de 36 ans, ancien sous-préfet du Vaucluse, devrait notamment être interrogé sur la réaction de l’exécutif à la prise de connaissance de l’existence de la vidéo. L’Elysée avait été particulièrement critiqué pour n’avoir décidé qu’une simple suspension de quinze jours du 4 au 22 mai — période pendant laquelle le collaborateur avait continué à toucher son salaire. Alexandre Benalla avait finalement été licencié après la révélation publique de la vidéo compromettante par Le Monde à la mi-juillet.

  • 11 heures : Eric Bio-Farina, commandant militaire de l’Elysée

Déjà entendu en juillet par l’éphémère commission d’enquête de l’Assemblée nationale, le général Eric Bio-Farina sera notamment auditionné sur les autorisations délivrées à Alexandre Benalla pour assister à la manifestation du 1er mai.

En juillet, cet ancien chef d’escadron, qui occupait déjà des fonctions similaires sous François Hollande, avait en effet contredit la version du directeur de l’ordre public et de la circulation à la préfecture, Alain Gibelin, selon laquelle le collaborateur d’Emmanuel Macron n’avait reçu aucune autorisation de la préfecture.

  • 12 h 15 : Maxence Creusat, commissaire de police à la direction de l’ordre public et de la circulation de la préfecture de police de Paris

Ce jeune commissaire était chargé du maintien de l’ordre place de la Contrescarpe, dans le 5arrondissement de Paris, où Alexandre Benalla a violenté les deux manifestants le 1er mai. Au moment des violences commises, Maxence Creusat se tenait à quelques mètres du collaborateur de l’Elysée, mais il n’aurait rien vu, occupé avec les CRS qu’il commandait.

Selon Alain Gibelin, c’est lui qui se serait rendu auprès des services de vidéosurveillance de la préfecture, le soir du 18 juillet, pour vérifier la présence d’une vidéo des événements du 1er mai, qui a par la suite été transmise illégalement à Alexandre Benalla. Il est venu se dénoncer le lendemain auprès du directeur de l’ordre public et de la circulation à la préfecture, « le visage défait », en lui expliquant qu’il avait fait « une grosse connerie ». Il a été suspendu dans la foulée, et mis en examen avec deux autres policiers pour détournement d’images issues d’une vidéoprotection et violation du secret professionnel.