Des habitants de la région de Wallace, en caroline du Nord, évacuent les zones côtières, le 11 septembre, avant l’arrivée de l’ouragan Florence. / ANDREW CABALLERO-REYNOLDS / AFP

De longues files de voitures se sont formées mardi 11 septembre sur les routes du littoral d’une vaste zone de l’est des Etats-Unis où la population fuyait vers l’intérieur des terres avant l’arrivée de Florence, un ouragan potentiellement dévastateur attendu avec des vents extrêmement violents et des pluies diluviennes. Les opérations d’évacuation concernent 1,7 million de personnes en Caroline du Sud, Caroline du Nord et en Virginie. Les trois Etats sont les plus menacés par Florence, qui progresse vers l’ouest et le nord-ouest à une vitesse de 28 km/h et devrait atteindre jeudi les côtes américaines, selon le Centre national des ouragans (NHC).

Mais l’ouragan, classé mardi en catégorie 4 (sur 5) sur l’échelle de Saffir-Simpson avec des vents atteignant 220 km/h, pourrait sévir jusqu’en Pennsylvanie, a mis en garde l’Agence fédérale de gestion des situations d’urgence (Fema). « C’est un ouragan puissant qui va frapper les côtes de Caroline comme les habitants n’en ont pas vu depuis des décennies », a affirmé Jeffrey Byard, un responsable de la Fema à Washington. Ils doivent s’attendre à des coupures d’électricité, des destructions de bâtiments, de routes et de ponts, ainsi qu’à des inondations d’envergure, des dégâts qui peuvent « potentiellement faire des victimes », a-t-il averti.

Boeing suspend ses activités

A l’approche de l’ouragan, l’entreprise Boeing a suspendu mardi les activités de son usine en Caroline du Sud, où elle assemble ses gros-porteurs 787 Dreamliner, a annoncé une porte-parole. Avant que les employés n’évacuent les installations de l’avionneur américain, Boeing a transporté plusieurs 787 Dreamliner vers un aéroport situé près de son usine à fuselage à Everett, dans l’Etat de Washington, au nord de Seattle.

En Virginie, près d’un millier de détenus ont été transférés dans une prison de l’intérieur de l’Etat. Mais en Caroline du Sud, un millier d’autres vont rester dans leur centre de détention « pour leur sécurité », selon les médias locaux citant un porte-parole des services pénitentiaire.

Mark Mead calfeutre les fenêtres et les portes de sa propriété d’Oak Island, en Caroline du Nord, le 11 septembre. / Ken Blevins / AP

Les supermarchés ont par ailleurs été pris d’assaut par la population qui faisait le plein d’eau, de nourriture et de produits de première nécessité. De nombreux habitants ont également calfeutré portes et fenêtres de leur logement en prévision des vents violents.

Washington en état d’alerte

Après les trois Etats côtiers et le Maryland, la capitale fédérale Washington a également déclaré l’Etat d’urgence, redoutant les précipitations portées par l’ouragan qui pourraient provoquer des crues soudaines alors que les sols sont déjà gorgés d’eau après plusieurs jours de pluie. Le Potomac, qui longe la capitale fédérale, était déjà en crue mardi et inondait la vieille ville d’Alexandria, en Virginie, où les autorités ont fourni des sacs de sable aux habitants pour se protéger de la montée des eaux.

Le président Donald Trump, durant un briefing sur l’ouragan Florence à la Maison Blanche, le 11 septembre. / Susan Walsh / AP

« Nous n’avons été jamais aussi prêts » pour affronter l’ouragan, a assuré le président américain Donald Trump après avoir été informé des mesures mises en place.« Il est terriblement gros, terriblement humide, un niveau d’eau terrible », a-t-il ajouté depuis le bureau Ovale.

Le Centre national des ouragans a mis en garde contre une « montée des eaux potentiellement mortelle sur les côtes » de Caroline du Nord et du Sud, jusqu’à la baie de Chesapeake, dans le sud du Maryland. Les autorités s’attendent à des inondations majeures, avec des montées d’eau de 35 à 50 cm, et à des crues à l’intérieur des terres jusqu’en début de semaine prochaine. Entre août et septembre 2017, les trois puissants ouragans Harvey, Irma et Maria avaient causé la mort de milliers de personnes et provoqué des milliards de dollars de dégâts dans les Caraïbes et le sud-est des Etats-Unis.