Devant l’université de Montpellier, le 27 mars. / SYLVAIN THOMAS / AFP

Six mois après l’intrusion violente d’un commando cagoulé dans la faculté de droit de Montpellier, l’enquête a pris un tour plus politique, jeudi 13 septembre, avec la mise en examen de cinq personnes, proches des milieux identitaires et régionalistes.

Quatre d’entre elles l’ont été pour « violences aggravées » et « intrusion dans un établissement d’enseignement » et une pour complicité de ces délits, a précisé à l’Agence France-Presse le procureur de Montpellier Christophe Barret. Une sixième personne a été placée sous le statut de témoin assisté. L’une d’entre elles, Martial R. est le fils du fondateur du groupuscule identitaire de la Ligue du Midi.

Le procureur Christophe Barret a, lui, évoqué des personnes qui « fréquentent des milieux nationalistes ou régionalistes », même si « aucune n’indique avoir agi au nom d’un parti ou d’une association ». Le 22 mars, un commando cagoulé et armé de bâtons et d’un pistolet à impulsions électriques avait violemment expulsé d’un amphithéâtre des étudiants et des militants qui protestaient contre la réforme de l’accès à l’université.

« La police n’allait pas le faire »

Le doyen de la faculté de droit Philippe Pétel et un professeur, Jean-Luc Coronel, avaient déjà été mis en examen pour complicité d’intrusion dans les deux cas et pour violences en récidive dans le cas de l’enseignant. La compagne de M. Coronel figure parmi les nouvelles personnes mises en examen.

Cette femme âgée de 47 ans a déclaré avoir « demandé à plusieurs personnes de se rejoindre aux abords de la faculté pour faire partir les occupants », a relaté le procureur. Elle affirme ne pas avoir participé directement aux violences et avoir agi « de sa seule initiative et non en lien avec son compagnon ».

Un militaire à la retraite, âgé de 61 ans, a, pour sa part, expliqué avoir agi « parce que la police n’allait pas le faire » et avoir assisté à une prise de parole du doyen qui aurait déclaré devant le commando avant l’expédition punitive que c’était « le bon moment pour intervenir », a poursuivi M. Barret.