Après près de trois ans de purgatoire, l’Agence russe antidopage (Rusada, Russian Anti-Doping Agency) va être réintégrée par l’Agence mondiale antidopage (AMA), a annoncé celle-ci, vendredi 14 septembre, par un communiqué. La décision finale sera toutefois prise le 20 septembre à l’occasion d’un comité exécutif de l’AMA.

« Le comité indépendant de révision de conformité a recommandé [vendredi] au comité exécutif de l’AMA la réintégration de la Rusada lorsque le comité exécutif se réunira le 20 septembre. »

L’agence russe avait été suspendue le 18 novembre 2015, au début du scandale qui a débouché sur la révélation d’un système institutionnel de dopage entre 2011 et 2015, touchant tous les sports et des centaines d’athlètes. Depuis, l’AMA a imposé une longue liste de critères de bonne gouvernance pour que la Rusada réintègre le rang des agences « conformes » au code mondial antidopage. L’agence russe a été autorisée à reprendre ses contrôles en 2017, mais sous tutelle internationale.

« L’antidopage en Russie va dans le bon sens »

En mars, le directeur général de l’AMA, Olivier Niggli, avait annoncé dans une interview au Monde, que « l’antidopage en Russie [allait] dans le bon sens ».

« Les tests effectués là-bas, les nouveaux contrôleurs formés, nous satisfont. Ils ont réglé le problème des cités fermées [villes à l’accès restreint, voire interdit, aux étrangers en raison de leur rôle militaire], donc il n’y a plus d’endroit où les contrôleurs ne peuvent pas aller. »

Mais il avait estimé à l’époque que la Rusada « rest[ait] en non-conformité, car certaines conditions fixées depuis le début n[’étaient] toujours pas remplies ». Lors de sa dernière réunion, en mai, à Montréal, le comité exécutif de l’AMA avait justifié le maintien de sa suspension en deux points :

  • l’absence de reconnaissance par les autorités russes des conclusions du rapport McLaren, qui a établi en 2016 l’existence d’un système de dopage d’Etat entre 2011 et 2015 ;
  • et le refus de l’accès au laboratoire de Moscou et aux échantillons prélevés entre 2011 et 2015.

Mais visiblement ces conditions sont désormais remplies par la Russie, estime l’AMA.