Sur vos petits écrans ce week-end, ne manquez pas le numéro de rentrée de « Cash Investigation » sur l’industrie du plastique, un excellent portrait de l’ovni politique Jacques Doriot, ainsi qu’un documentaire sur les innovations dans l’éducation. Côté podcast, branchez-vous sur « Brise-Glace », l’émission sonore du journal suisse Le Temps.

Le plastique, c’est toxique

Cash Investigation : Coca-Cola et le recyclage du plastique
Durée : 02:22

Le plastique, c’est increvable. C’est sa principale qualité, mais pas son moindre défaut, on en produit dix tonnes chaque seconde dans le monde et l’addiction que nous avons développée à son endroit, depuis sa généralisation dans les années 1950, a des conséquences désastreuses tant pour l’environnement que pour notre santé.

Pour traiter ce sujet très en vogue, le numéro de rentrée de « Cash Investigation » – intitulé « Plastique, la grande intox » et diffusé sur France 2 – ne se limite pourtant pas à ce constat simpliste. Au-delà des images chocs d’une nature défigurée partout dans le monde par les déchets de plastique, le reportage de Sandrine Rigaud s’attache surtout à démontrer avec quel génie les industriels ont opté pour une culpabilisation du consommateur, plutôt que pour une remise en question de leurs modèles économiques ultra-productivistes et hautement lucratifs. Patricia Jolly

« Cash investigation - Plastique : la grande intox », de Sandrine Rigaud (France, 2018, 134 min). Disponible sur France.tv et sur YouTube.

Jacques Doriot, du PC au fascisme

Jacques Doriot , fondateur du Parti populaire français, descendant les Champs-Elysées lors d'une manifestation de son parti, à Paris, en août 1943. / LAPI / ROGER-VIOLLET

Sous l’Occupation, il aura été, selon le politologue Jean-Yves Camus, de ceux qui s’engagèrent le plus loin dans la collaboration active. Pour preuve éclatante, après avoir créé en 1941 la Légion des volontaires français contre le bolchevisme (LVF), Jacques Doriot endosse l’uniforme allemand et prête serment à Hitler.

Ainsi, en une poignée d’années, le fougueux député communiste qui se déclarait, en 1924, le « soldat de l’Armée rouge » à l’Assemblée nationale, bascula d’un bord à l’autre de l’échiquier politique. Comment, en un mot, est-il passé « du poing serré à la main levée », selon l’expression du réalisateur Joseph Beauregard ? A travers ce questionnement qui structure ce portrait, le documentariste tente, archives rares, analyses d’historiens et dessins de François Duprat à l’appui, de résoudre l’« énigme » Doriot. Christine Rousseau

« Jacques Doriot, le petit Führer français », de Joseph Beauregard (France, 2018, 60 min). Disponible sur France.tv jusqu’au 19 septembre.

Classes à part

Des enfants apprennent à l'aide d'une tablette. / EFFERVESCENCE DOC

Demain, l’école. Les innovations dans le monde est la première partie d’un documentaire passionnant qui propose un tour de la planète des systèmes éducatifs les plus prometteurs. En visitant les établissements scolaires des pays comme Singapour, les Etats-Unis ou la France, ce film se demande si les nouvelles technologies peuvent aider les enfants à devenir de meilleurs élèves ou, au contraire, si elles ne vont pas leur nuire. Ou encore si les professeurs doivent fournir des tablettes ou développer des ateliers plus manuels.

C’est le cas pour l’école Saunalahti, en Finlande, qui a mis l’épanouissement des élèves au cœur de l’enseignement scolaire. Tout a été pensé pour leur bien-être, jusqu’à la conception même de l’établissement, dont les matériaux utilisés (tels que le verre) ont un impact positif sur la concentration des pensionnaires, comme le raconte son architecte. Les instituteurs donnent peu de devoirs, histoire de ne pas empiéter sur le sommeil des enfants ; quatre à six heures de cours par jour, dont un intitulé « Nous », pendant lequel les élèves parlent d’eux et de leurs camarades.

De grands pédagogues sont interrogés tout au long de ce documentaire et donnent des pistes de réflexion, afin de permettre à la jeune génération de trouver sa place dans un monde qui fera de plus en plus appel à l’intelligence artificielle. Mustapha Kessous

« Demain, l’école. Les innovations dans le monde » de Frédéric Castaignède (France, 2018, 52 min). Disponible sur Arte.tv jusqu’au 13 novembre.

Sexe et contradictions

Capture d’écran du podcast « Brise-Glace », sur le site du « Temps ». / "LE TEMPS"

C’est en regardant la série d’animation pour adultes BoJack Horseman, sur Netflix, que Louisa, 30 ans, a mis le doigt sur ce qu’elle sentait bouillonner en elle depuis longtemps sans rien y comprendre. Un personnage de la série y expliquait ne jamais ressentir d’attraction sexuelle pour quiconque et être, en un mot, « asexuel ». Une révélation pour Louisa. « C’est comme si je l’avais toujours su mais qu’on ne m’avait jamais dit que ça existait. »

Elle consulte alors le Web, s’aperçoit que le phénomène s’avère finalement assez répandu et, vivant très bien son non-désir sexuel, décide de faire son « coming out ». Ce qu’elle ressent comme « une nécessité » pour faire voler en éclats les idées reçues sur la sexualité.

Ce récit, réel, au cours duquel Louisa partage sa découverte du concept d’asexualité, fait partie des sept histoires de vie que compte à ce jour « Brise-Glace », le podcast qu’a lancé au printemps le journal suisse Le Temps. A raison de deux récits d’une trentaine de minutes par mois, dont un qui a généralement trait à la sexualité. Il en va ainsi du témoignage de Charles, qui, il y a quelques mois, s’est donné un an pour expérimenter des relations sexuelles tarifées avec des hommes à Genève.

On suit avec tout autant d’intérêt l’incursion que propose ce podcast dans la vie d’Hubert, un sportif en exosquelette qui tente d’apprivoiser son corps brisé, ou dans celle de Gabriela, accompagnatrice de suicide assisté. Martine Delahaye

« Brise-Glace », podcast animé par Célia Héron et Virginie Nussbaum. Disponible sur le site du Temps, sur SoundCloud et YouTube.