Frédérique Dumas à l’Assemblée nationale. / JACQUES DEMARTHON / AFP

La députée des Hauts-de-Seine et vice-présidente de la commission des affaires culturelles Frédérique Dumas a annoncé dimanche 16 septembre au Parisien et à l’Agence France-Presse qu’elle quittait La République en marche pour rejoindre l’UDI, ainsi que le club de Xavier Bertrand, La Manufacture.

« Il s’agit, bien sûr, de l’expression de déceptions profondes et les raisons de ce choix de quitter la majorité, que je fais avec tristesse, sont toutes mûrement réfléchies », a annoncé la députée dans un courrier à ses administrés, transmis à l’AFP.

« Bravo d’avoir le courage de continuer à défendre vos propres idées dans notre parti, où on est toujours libre de débattre collectivement », s’est réjoui dans un tweet le président de l’UDI, Jean-Christophe Lagarde.

Dans sa lettre, Mme Dumas précise qu’elle « quitte La République en marche, pas Emmanuel Macron »« J’ai fait part depuis des mois, et cela à tous les niveaux, de mes inquiétudes, puis de mes incompréhensions. Je n’ai pas été entendue. J’ai exprimé par ailleurs certains de mes désaccords publiquement. On me l’a reproché », fait-elle valoir. « J’ai perdu ma mission sur l’éveil musical, car, m’a-t-on dit, “ on ne récompense pas une frondeuse ” », précise-t-elle au Parisien.

« Je n’avais qu’un seul choix : partir »

La députée, productrice de cinéma de profession et qui était coordinatrice d’un groupe de travail parlementaire sur l’audiovisuel public, avait déjà critiqué publiquement en juin la décision de la ministre de la culture de supprimer de la TNT la chaîne France 4.

« Le travail de fond que nous avons mené a donné lieu, à l’issue d’une grande concertation avec les acteurs du secteur, à un rapport cosigné par six autres députés. Or, ce travail (...) a tout simplement été balayé du revers de la main par le premier ministre », déplore-t-elle, en constatant qu’« il n’y a eu aucun débat, aucune discussion, aucun échange ».

La parlementaire regrette en outre qu’un autre de ses chevaux de bataille, l’éducation artistique et culturelle, ne fasse pas l’objet d’« avancées significatives ».

Elle revient également dans son entretien au Parisien sur l’affaire Benalla, qualifié d’« accroc important dans notre exigence », et sur le cas de la ministre de la culture, Françoise Nyssen. « Que la question de son maintien au ministère de la culture ne se pose pas, alors qu’elle est en charge de la réglementation du patrimoine qu’elle reconnaît elle-même ne pas avoir respectée, qu’on lui enlève le livre pour cause de conflit d’intérêts, que la politique culturelle est d’un vide abyssal, c’est totalement anormal ! », s’indigne-t-elle.

« Ne souhaitant pas me laisser condamnée à l’impuissance, ne pouvant accepter une mission, même si elle me tient profondément à coeur, en échange de mon silence, comme il m’était implicitement demandé, je n’avais qu’un seul choix : partir », se défend Mme Dumas.