Les présidents turc et russe, Vladimir Poutine et Recep Tayyip Erdogan, sont parvenus à un accord lundi 17 septembre, à Sotchi. / ALEXANDER ZEMLIANICHENKO / AFP

Le président russe, Vladimir Poutine, a annoncé lundi 17 septembre un accord avec Recep Tayyip Erdogan pour la création, d’ici au 15 octobre, d’une « zone démilitarisée » sous leur contrôle dans la région d’Idlib, le dernier bastion rebelle de Syrie.

« Nous avons décidé de créer le long de la ligne de contact à partir du 15 octobre de cette année une zone démilitarisée de 15-20 km de large », a déclaré le président russe à l’issue d’une rencontre avec son homologue turc dans la station balnéaire russe de Sotchi.

« Des unités de l’armée turque et de la police militaire russe contrôleront » cette région, a poursuivi le président russe, ajoutant que les armes lourdes « de tous les groupes de l’opposition » devraient avoir évacué cette zone, située dans le nord-ouest de la Syrie, pour le 10 octobre.

Selon le président russe, cet accord présente « une solution sérieuse » permettant « d’avancer dans la résolution de ce problème ». « Je suis convaincu qu’avec cet accord, nous avons évité qu’une grande crise humanitaire ne se produise à Idlib », a pour sa part déclaré M. Erdogan lors de la conférence de presse ayant suivi la rencontre entre les deux chefs d’Etat.

La Turquie fermement opposée à une offensive

Selon le ministre russe de la défense, Sergueï Choïgou, interrogé par les agences de presse russes Interfax et TASS, cette décision permettra d’éviter un assaut sur le dernier bastion rebelle de Syrie. Contrôlée à 60 % par le groupe djihadiste Hayat Tahrir Al-Cham, composé notamment de l’ex-branche d’Al-Qaida en Syrie, la région d’Idlib est sous la menace d’une vaste offensive des troupes de Bachar Al-Assad.

Si la Russie, plus fidèle allié du régime syrien, a semblé pressée d’en finir avec la rébellion, la Turquie, soutien des groupes rebelles dits modérés, est en revanche fermement opposée à une offensive. Les divergences entre la Turquie et la Russie sur le sort de la province d’Idlib ont éclaté au grand jour lors du sommet de Téhéran, organisé le 7 septembre dans la capitale iranienne et à l’issue duquel les deux pays n’avaient pu s’accorder.