« Jeux d’influence », série créée par Jean-Xavier de Lestrade et Antoine Lacomblez. / ARTE TV

LES CHOIX DE LA MATINALE

Au menu cette semaine, la vengeance d’une ronde et les récits gore et effrayants d’American Horror Story. Sans oublier le Festival de la fiction TV de La Rochelle, qui a accordé son prix de la meilleure série à Dix pour cent, dont la troisième saison accueillera Monica Bellucci et Jean Dujardin.

« Dix pour cent », prix de la meilleure série à La Rochelle

Le Festival de la fiction TV de La Rochelle, qui fêtait cette année sa vingtième édition, a mis en compétition quarante-deux films, dont vingt-cinq œuvres françaises inédites, dix séries et films européens, et sept séries francophones étrangères.

Le prix de la meilleure mini-série a été décerné à une fiction qu’Arte doit diffuser début 2019, Jeux d’influence, créée par Jean-Xavier de Lestrade et Antoine Lacomblez.

Jeux d’influence met en scène un agriculteur intoxiqué après avoir désherbé un champ, son ami qui, député de la région, entend faire interdire le pesticide qu’il a utilisé, et enfin un lobbyiste prêt à tout pour défendre la puissante multinationale de l’industrie agrochimique qui fabrique le produit incriminé. A la pression liée aux enjeux financiers, écologiques et industriels, s’ajoutent des manipulations politiques que doublent les ambitions tant professionnelles que personnelles de nombre de personnages.

"Dix pour cent": dans les coulisses de la saison 3 avec Jean Dujardin et Monica Bellucci au casting
Durée : 01:17

Pour sa part, le prix de la meilleure série est revenu à Dix pour cent saison 3, que France 2 devrait proposer prochainement. A découvrir ou à revoir, les deux premières saisons sont disponibles sur Netflix sous le titre Call My Agent.

Les deux premiers épisodes de cette nouvelle saison écrite par Fanny Herrero et Benjamin Dupas voient Jean Dujardin quasi incapable de sortir de son dernier rôle, dans lequel il interprétait un survivant, ainsi que Monica Bellucci en grande peine face un célibat qui n’en finit pas… puisqu’il dure depuis au moins deux semaines. Les agents de stars auxquels ils s’adressent, personnages récurrents de Dix pour cent, vont voir leurs liens d’amitié soumis à si rude épreuve qu’ils s’apercevront, mieux qu’auparavant, à quel point ils ont besoin des uns des autres. Martine Delahaye

« American Horror Story : Apocalypse », délectables horreurs

American Horror Story: Apocalypse Trailer VOSTFR - Saison 8 [HD]
Durée : 01:19

L’époque anticipée par la huitième saison d’American Horror Story n’est pas lointaine, puisqu’un certain Donald est évoqué. Mais quand elle advient, tout a changé : les bombes atomiques rasent les pays développés. Seuls vont survivre ceux dont le profil génétique a été sélectionné ou qui peuvent payer leur séjour en abri antiatomique facturé 100 millions de dollars. Parmi eux, une starlette d’Instagram (Billie Lourd), son coiffeur décoloré (Evan Peters), la grand-mère de ce dernier (Joan Collins, qui fait une arrivée remarquée dans la série) et quelques autres privilégiés réfugiés dans un bunker décoré dans un style gothique art déco. Ce sont les « mauves » ; les autres sont les « gris », asservis aux basses tâches.

Deux femmes font la loi : Wilhemina Venable (Sarah Paulson) et Miriam Mead (Kathy Bates). Elles ont des mines à ne pas s’en laisser conter et à sévir par une gifle ou un coup de revolver (ce que font respectivement la première et la seconde). Une instance supérieure les commande, dont le représentant, un jeune Dracula séduisant (Cody Fern), se présente à la fin du premier épisode – le seul que nous ayons visionné. Mais c’est assez pour reconnaître les codes habituels de la série anthologique de Ryan Murphy et Brad Falchuk, faits d’érotisme, de sophistication et d’horreur des plus délectables… Renaud Machart

« American Horror Story : Apocalypse », saison 8 de la série créée par Ryan Murphy et Brad Falchuk (13 × 52 minutes). Sur Canal+ Séries.

« Insatiable », une insolence salutaire

Insatiable | Bande-annonce principale [HD] | Netflix
Durée : 01:41

A force d’avoir hurlé urbi et orbi à la grossophobie, à la biphobie – entre autres outrages supposés –, des groupes de pression agissant sur les réseaux sociaux pour faire interdire Insatiable ont fini par attirer tellement de spectateurs, alléchés par l’odeur de scandale, que la série vient d’être renouvelée pour une deuxième saison par Netflix. Insatiable raconte comment une jeune fille en surpoids, amaigrie par une alimentation liquide que lui a imposée sa mâchoire cassée pendant de longues semaines, se venge de la cruauté de ses camarades et comment elle tente par tous les moyens de parvenir à gagner un concours de beauté.

C’est surjoué, les situations sont caricaturales, et les ficelles assez… grosses : Insatiable n’a rien d’une série à laquelle on se serait normalement intéressé. Mais l’époque en est venue à un telle raideur morale qu’on finirait par se réjouir de ces insolences et vannes, pas toujours très fines, mais qui créent comme une sensation de salutaire air frais. Pourvu que la saison 2 ne rentre pas dans le rang en redevenant « correcte »… R. Ma.

« Insatiable », saison 1, série créée par Lauren Gussis. Avec Debby Ryan, Alyssa Milano, Sarah Colonna, Irene Choi, Dallas Roberts, Christopher Gorham (Etats-Unis, 2018, 12 × 40-53 min). Netflix à la demande.