Benalla s'excuse devant le Sénat : "On n'attaque pas les hommes"
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Alexandre Benalla, l’ancien chargé de mission de la présidence de la République, s’est exprimé mercredi 19 septembre devant la commission d’enquête parlementaire au Sénat. Il a été interrogé sur ses fonctions à l’Elysée pendant plus de deux heures. Que faut-il en retenir ?

  • Sur son utilisation des armes

Alexandre Benalla explique avoir fait une demande de port d’armes pour sa « sécurité personnelle ». « Quand vous êtes en campagne, vous êtes exposé vous-même. Quand vous habitez dans le même endroit depuis huit ans, vous passez dans les médias, on peut vous reconnaître », estime-t-il.

Il cite l’exemple de Michel Charasse, conseiller de François Mitterrand à l’Elysée, désormais membre du Conseil constitutionnel, qui « disposait d’une autorisation de port d’armes quand il était auprès de François Mitterrand, mais je ne crois pas qu’il était son garde du corps ».

  • Sur ses fonctions à l’Elysée

Alexandre Benalla explique avoir eu « quatre missions » à l’Elysée : l’organisation des déplacements nationaux, l’organisation des événements au palais, l’organisation des déplacements privés du président de la République, la coordination des services de sécurité.

Il insiste sur le fait qu’il n’a « jamais été le garde du corps d’Emmanuel Macron » : « Sur les meetings, je peux être proche de lui physiquement, pour lui passer un certain nombre de messages, mais je n’étais pas et je n’ai jamais été le garde du corps d’Emmanuel Macron. » Il précise, revenant sur une interview qu’il a accordée au Journal du dimanche : « Je n’ai jamais été le siège d’Emmanuel Macron [la personne assise à côté du chauffeur], ni son épaule, d’ailleurs. »

Questionné sur son activité professionnelle actuelle, Alexandre Benalla, répond : « Le Pôle emploi. »

  • Sur son badge de l’Assemblée nationale et son logement de fonction

Comme il l’avait déjà déclaré dans une interview au Monde, Alexandre Benalla assure que le badge d’accès à l’Assemblée nationale, qu’il possède depuis qu’il a « travaillé au Parti socialiste », lui servait à accéder à la salle de sport. « Je reconnais que c’est un caprice personnel pour avoir accès à la bibliothèque et à la salle de sport. »

Il précise néanmoins que des associations sportives sont présentes au sein de l’Assemblée nationale, « ouvertes à n’importe quel citoyen ».

Concernant son logement au 11, quai Branly, qui accueille depuis longtemps des dépendances de la présidence, il explique qu’il n’y « avait pas de logement libre au moment où [il est] arrivé ». « Vous commencez à 6 h 30 pour finir à 23 heures, minuit, 1 heure… Puis on se rend compte qu’on vous demande beaucoup de réactivité. J’ai fait cette demande sur le tard auprès du directeur de cabinet, qui a immédiatement fait la demande par nécessité de fonction. Je ne l’ai jamais occupé. »

  • Sur sa rétrogradation suite au défilé du 1er mai

Suite aux violences qu’il a commises lors de la manifestation du 1er mai, Alexandre Benalla explique avoir été convoqué par Patrick Strzoda, directeur de cabinet d’Emmanuel Macron, qui l’a informé de sa suspension de deux semaines.

Il précise que sa rétrogradation à des postes administratifs, et non opérationnels, a été décidée dans un second temps, quand il est revenu des quinze jours de suspension. « On m’a expliqué que je n’allais plus participer aux déplacements officiels du président de la République, que je n’allais pas participer aux mêmes activités. J’ai pris ça très mal, j’ai vécu ça comme une humiliation. La rétrogradation a été communiquée de manière verbale. On m’a enlevé des missions, pour m’en ajouter d’autres. »

  • Sur la réorganisation du service de sécurité du président

Jean-Pierre Sueur, le vice-président de la commission d’enquête, est revenu sur les déclarations d’Alexandre Benalla dans le JDD, affirmant qu’il existait « une opposition nette du ministère de l’intérieur » concernant un projet de lancer une structure, autonome de la Place Beauvau, pour assurer la sécurité du président. L’ancien chargé de mission affirme qu’« il n’y a pas eu une opposition officielle. Il y a eu un problème de communication avec deux personnes, hauts fonctionnaires, qui étaient opposés pour des questions corporatistes à ce projet de réforme. »

Concernant ses mauvais rapports avec les membres de la police, et notamment avec les membres du Groupe de sécurité de la présidence de la République (GSPR), qui se sont dits « terrorisés » par lui, il estime que « si les policiers du GSPR me craignaient, je suis assez inquiet pour la sécurité du président de la République ».

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