L’ancien président du Grand Palais, Jean-Paul Cluzel, en 2010. / FRANCK FIFE / AFP

Dans son édition du mercredi 19 septembre, Le Canard enchaîné, citant un rapport confidentiel de la Cour des comptes en date du 15 mars, épingle la gestion de Jean-Paul Cluzel, l’ancien président de la Réunion des musées nationaux-Grand Palais entre 2011 et 2016.

L’hebdomadaire chiffre à 410 000 euros sur cinq ans – soit plus de 6 800 euros par mois – les notes de transport de l’ancien président durant son mandat à la tête de l’établissement public. Pour l’année 2014, cette somme a atteint 95 090 euros, soit plus de 7 900 euros mensuels. En 2015, Agnès Saal, la présidente de l’Institut national de l’audiovisuel (INA), avait été contrainte à la démission après la révélation dans la presse de 40 000 euros de frais de taxis en dix mois, dont une partie à des fins personnelles.

Contacté par l’AFP, mardi 18 septembre, Jean-Paul Cluzel se défend de tout excès. Selon lui, la limousine – « une Peugeot 508 » – et le chauffeur « servaient également pour les membres de la direction, les artistes, collectionneurs et invités, et pour le transport des plis. A cela s’ajoutait un recours ponctuel aux taxis, notamment pour les heures très tardives et pour les invités quand mon chauffeur ne pouvait suffire à lui seul ».

Envolée des coûts de rénovation

Désormais à la tête du conseil d’administration de l’Institut pour le financement du cinéma et des industries culturelles (IFCIC), M. Cluzel, qui récuse tout usage « à des fins personnelles » de ce véhicule, avance ses propres chiffres : « 68 000 euros par an pour la Peugeot 508 et le chauffeur, y compris heures supplémentaires, carburant, assurances, entretien, cotisations sociales et taxes. Les taxis, pour le transport d’invités, artistes, grands collectionneurs, mécènes, c’est 3 366 euros par an. »

Le rapport de la Cour des comptes pointe également l’envolée des coûts de rénovation du Grand Palais : de 236 millions d’euros en 2010 à 466 millions en février 2018, et même à 541 millions aujourd’hui. Un chiffrage fermement contesté par la direction de la RMN-Grand Palais qui, dans un communiqué diffusé mardi, rappelle que « le montant du ­budget de 466 millions d’euros n’a pas évolué depuis que le gou­vernement a validé le projet en ­janvier 2016 » et que « cet ­arbitrage a été confirmé par l’actuel gouvernement en décembre 2017 ». L’établissement précise que le périmètre des travaux ­concerne également le Palais de la découverte et que le chiffre de 541 millions d’euros avancé par Le Canard enchaîné – incluant les intérêts liés à un prêt bancaire de 150 millions d’euros – est « infondé ». « Jamais les intérêts d’emprunt ne sont inclus dans le coût d’un projet », précise ­l’institution.