Les athlètes de Corée du Nord et de Corée du Sud défilent derrière un drapeau commun, aux Jeux d’hiver de Pyeongchang, le 9 février. / MARK RALSTON / AFP

Les deux Corées ont annoncé mercredi 19 septembre une candidature commune aux Jeux olympiques de 2032, projet ambitieux et nouvelle illustration de la diplomatie du sport après des JO d’hiver qui avaient servi de catalyseur au spectaculaire dégel en cours.

Ce projet, qui exigerait un niveau de coopération et de confiance mutuelles sans précédent entre les deux pays, figure dans une déclaration commune publiée à l’issue du sommet intercoréen de Pyongyang entre les dirigeants nord-coréen Kim Jong-un et sud-coréen Moon Jae-in.

« Le Sud et le Nord sont convenus de participer conjointement et activement aux compétitions internationales, y compris les Jeux olympiques d’été de 2020, et de coopérer en vue d’une candidature commune pour accueillir ensemble les Jeux olympiques d’été de 2032 », souligne le texte, sans plus de précisions. La décision du Nord de participer aux Jeux d’hiver organisés en février à Pyeongchang, en Corée du Sud, avait marqué un remarquable changement de cap dans la péninsule divisée.

L’année précédente, les tensions avaient atteint des sommets alors que la Corée du Nord multipliait les tirs de missiles et menait son sixième essai nucléaire. Kim Jong-un et le président américain, Donald Trump, échangeaient alors insultes personnelles et menaces apocalyptiques.

Niveau de coopération extraordinaire

Les JO d’hiver furent l’occasion pour les athlètes des deux Corées de défiler ensemble pendant la cérémonie d’ouverture, derrière un drapeau de l’unification montrant une péninsule exempte de partition. Nord et Sud ont également formé leur première équipe olympique unifiée, des joueuses de hockey sur glace.

Depuis, la diplomatie du sport s’est poursuivie, avec la constitution d’équipes communes pour les championnats du monde de tennis de table ITTF et plusieurs compétitions des Jeux asiatiques en Indonésie.

Le patron du Comité international olympique, Thomas Bach, a fait savoir récemment qu’il était ouvert à des discussions entre les deux pays pour un défilé et des compétitions communes aux jeux 2020 de Tokyo.

Une éventuelle participation nord-coréenne à l’organisation des JO, qui mettent aux prises des milliers d’athlètes du monde entier et un plus grand nombre encore de spectateurs, constituerait un événement totalement inédit. Cela exigerait de la part d’une Corée du Nord recluse et minée par la pauvreté une capacité d’ouverture et de puissance financière qui lui font pour l’heure défaut.

Organiser des Jeux olympiques exigerait également un niveau de coopération extraordinaire entre deux ennemis de la guerre froide qui sont toujours techniquement en conflit, la guerre de Corée (1950-1953) s’étant achevée sur un armistice et non sur un traité de paix en bonne et due forme.