L’avis du « Monde » – pourquoi pas

Malgré ses cinq années d’études, Redouane ne parvient pas à trouver du travail. Lorsqu’il reçoit un courrier de Pôle Emploi lui annonçant sa radiation, il se rend à l’agence et demande un rendez-vous avec le directeur qui lui est refusé. Excédé de ne pas être entendu, celui qui se fait appeler « Red » prend en otage le personnel et le public qui s’y trouvent.

Premier long-métrage de l’acteur Mehdi Senoussi, qu’on a notamment pu croiser dans Fatima (2015), de Philippe Faucon, Vaurien a les défauts de son ambition trop vaste. Celle de vouloir entasser, dans le genre très risqué du huis clos, tous les maux d’une société française que le cinéaste viendrait ausculter : précarité, surqualification des personnes sans emploi, racisme, chômage de longue durée. Un cocktail explosif qui explique le geste de son héros principal. Le temps d’une prise d’otage, les murs de l’agence Pôle Emploi sont censés renfermer une micro-société française.

Catalogue de bonnes intentions

Malheureusement, un catalogue de bonnes intentions et de bons sentiments empêche le surgissement d’une véritable justesse politique, sociétale ou psychologique. Vaurien est notamment rivé à la parole et aux échanges de ses personnages. Or les discussions entre les otages, le discours de Red pour justifier son acte, souffrent d’une commune naïveté, d’un simplisme qui condamnent chaque personnage et chaque situation au cliché.

VAURIEN - bande-annonce
Durée : 01:40

Film français de Mehdi Senoussi. Avec Mehdi Senoussi, Romane Bohringer, Lizzie Brocheré (1 h 30). Sur le Web : www.destinydistribution.com/distribution/vaurien