Lors du G7 environnement, océans et énergie, à Halifax, au Canada, le 19 septembre. / Andrew Vaughan / AP

La lutte contre le changement climatique passe par une tarification des gaz à effet de serre émis, et donc du carbone. C’est ce qu’a estimé, mercredi 19 septembre, la directrice générale de la Banque mondiale en marge d’une réunion du G7 sur l’environnement.

« Nous pensons très fermement que nous pouvons envoyer un signal économique en lançant un prix fictif sur le carbone », a déclaré à l’Agence France-Presse la Bulgare Kristalina Georgieva depuis Halifax au Canada.

« Nous sommes la dernière génération qui puisse faire quelque chose pour combattre les changements climatiques, mais nous sommes aussi la première qui doive vivre avec ses conséquences. »

Cette méthode de prix fictif sur le carbone permet de mesurer le coût social des dossiers soumis à la Banque mondiale, en prenant en compte « les émissions de gaz à effet de serre dans l’évaluation et la priorisation des projets » privés et publics qu’elle finance, afin de pénaliser les plus polluants.

« Conséquences désastreuses »

« Il y a un consensus parmi les scientifiques et les économistes pour dire qu’un prix sur le carbone est la meilleure manière de montrer aux économies qu’il faut changer de comportement », a relevé Mme Georgieva, ex-commissaire européenne.

Selon l’Institute for Climate Economics, que soutient la Caisse des dépôts française, 46 pays et 26 Etats subnationaux avaient établi au 1er avril 2018 une politique de tarification carbone, via des taxes ou un système d’échange de quotas d’émission. Ces politiques ont généré 26 milliards d’euros de revenus l’an dernier, avec des prix allant d’un euro à 114 euros la tonne. Mais cela est loin d’être suffisant selon l’OCDE.

« Nous voulons nous assurer que l’accord de Paris [sur le climat] est intégré dans chacune de nos mesures [et] nous cherchons très activement à agir pour fixer un prix sur le carbone », a insisté la directrice générale de la Banque mondiale.

L’appel de Mme Georgieva intervient une semaine après l’avertissement lancé par le chef de l’ONU, Antonio Guterres : le monde a deux ans pour agir contre le changement climatique et éviter des « conséquences désastreuses ».