Deux ans après l’ouverture d’une enquête judiciaire à la suite de plaintes de patients mal soignés ou abandonnés en cours de traitement, le fondateur des centres dentaires low cost Dentexia a été mis en examen et placé en détention provisoire jeudi 20 septembre, selon des sources judiciaires.

Les juges d’instruction qui l’ont entendu après sa garde à vue soupçonnent Pascal Steichen, un ancien consultant qui avait lancé cette chaîne, de plusieurs infractions : « pratique commerciale trompeuse », « tromperie aggravée », « blanchiment en bande organisée », « banqueroute », « abus de confiance », « abus de biens sociaux », « fraude fiscale » et « escroquerie en bande organisée ».

Egalement dans le viseur de la justice, son épouse a été mise en examen jeudi, notamment pour « recel d’escroquerie en bande organisée ». Le trésorier de Dentexia a quant à lui été mis en examen vendredi notamment pour « tromperie aggravée », « pratique commerciale trompeuse », « blanchiment en bande organisée », « fraude fiscale » et « escroquerie en bande organisée ». Ils ont tous les deux été placés sous contrôle judiciaire.

1 553 plaintes de patients

Ces premières mises en examen marquent une avancée dans l’enquête sur les centres Dentexia, aujourd’hui liquidés, conduite depuis juillet 2016 par des juges d’instruction parisiens.

A ce jour, 1 553 plaintes de patients ont été enregistrées dans ce dossier instruit par des magistrats du pôle santé publique à Paris et par des juges de la juridiction interrégionale spécialisée de Paris, compétente en matière de criminalité organisée.

Créé sous la forme d’une association le concept de Dentexia était de salarier des dentistes, de les concentrer sur les soins grâce à l’emploi en nombre d’assistantes et de rationaliser les actes, en regroupant notamment en un seul rendez-vous ce qui pourrait être fait en plusieurs.

L’enquête des juges d’instruction porte à la fois sur les conditions dans lesquelles ce modèle économique s’est effondré et sur les défauts dans les soins, selon une source proche de l’enquête. Elle porte notamment sur les centres qui étaient à Paris, Colombes, Lyon, Vaulx-en-Velin et Châlon-sur-Saône.