Manuel Valls le 18 mars 2018 à Barcelone, lors d’une manifestation en faveur de l’unité espagnole. / PAU BARRENA / AFP

Des députés de divers bords politiques ont estimé, vendredi 21 septembre, que Manuel Valls devrait démissionner de son siège à l’Assemblée nationale dans le cas où il déciderait de présenter sa candidature aux élections municipales à Barcelone.

L’ancien premier ministre, réélu en 2017 dans sa circonscription d’Evry (Essonne), va annoncer mardi 25 septembre s’il brigue la tête de la deuxième ville d’Espagne.

Mais ses ambitions catalanes, exprimées de plus en plus clairement ces derniers temps, notamment sur Twitter, ont été diversement appréciées à l’Assemblée nationale, où il s’est montré peu présent depuis le début de son mandat. Selon les données de l’association Regards citoyens, M. Valls n’a assisté qu’à deux séances en hémicycle et à six séances en commission depuis début mai. Il n’a jamais déposé d’amendement depuis le début de son mandat.

Notre analyse sur sa vie politique en Espagne : Manuel Valls tisse ses réseaux à Barcelone

« Député fantôme »

« Il est plus correct vis-à-vis des électeurs qu’il démissionne dès sa déclaration de candidature », a affirmé auprès de l’AFP la députée PS Cécile Untermaier, dans le sillage de la présidente des élus socialistes à l’Assemblée nationale, Valérie Rabault. Cette dernière avait estimé dimanche, sur France 3 :

« On ne peut pas être élu de la République française et en même temps mener une campagne à Barcelone. »

Même constat pour Marie Lebec, députée de la majorité LREM que Manuel Valls avait rejointe en juin 2017 après avoir quitté le PS. « Il sait qu’il faudrait qu’il démissionne. On en avait discuté et il m’avait dit qu’il n’y allait pas pour perdre, donc lui-même sait qu’il prendra cette décision » de quitter l’Assemblée, a expliqué cette dernière à l’AFP.

« S’il est bien candidat, il est indispensable sur le plan démocratique qu’il annonce aussi sa démission de ses fonctions de député et d’élu municipal d’Evry et que des élections législatives soient convoquées », a réagi pour sa part le député LFI Alexis Corbière sur Twitter.

« Cela fait depuis avril qu’il réfléchit à sa candidature à Barcelone. Cette situation n’a que trop duré. C’est une situation intenable! », a dit à l’AFP l’ex-rivale de Manuel Valls aux élections législatives, Farida Amrani (LFI). Cette dernière a lancé le 16 septembre une pétition intitulée « Exigeons la démission de Manuel Valls, député fantôme » sur le site change.org. Vendredi après-midi, celle-ci avait recueilli plus de 11 700 signatures.

Manuel Valls en 60 secondes
Durée : 01:30