Dans un contexte de grève générale peu suivie par la population, l’Assemblée de la Polynésie française a repoussé à 62 ans (contre 60 auparavant) l’âge de départ à la retraite dans cette collectivité d’outre-mer, vendredi 21 septembre à Papeete (samedi à Paris), a constaté un journaliste de l’Agence France-Presse (AFP). Le texte a été adopté par 39 voix sur 57. Les deux groupes d’opposition s’y sont opposés, sauf un élu qui s’est abstenu.

Cette réforme sera échelonnée, pour devenir pleinement applicable en 2023. Pour prétendre à une retraite à taux plein, les Polynésiens devront avoir 62 ans et avoir cotisé pendant 38 ans.

L’appel à la grève lancé par une large intersyndicale contre cette réforme était surtout suivi au port de Papeete, où seuls les médicaments et les denrées périssables sortaient des containers. Les autres secteurs sont peu touchés et moins de 300 personnes ont manifesté leur opposition devant l’assemblée.

Une mesure du programme d’Edouard Fritch

En mars dernier, en pleine campagne pour les Territoriales, près de 3 000 manifestants avaient crié leur colère contre cette réforme à Papeete. Des grévistes avaient ensuite forcé les portes de l’Assemblée.

Depuis, le mouvement a été décrédibilisé par l’élection à l’Assemblée de l’un des principaux leaders syndicaux, l’ex-secrétaire général de la CSTP-FO Angélo Frébault. Il a été élu sur une liste proche de l’ancien président Gaston Flosse et siège dans l’opposition.

Et surtout, le président Edouard Fritch a largement été réélu en avril après s’être engagé à faire de ce texte une priorité. Selon son gouvernement, sans cette réforme, les retraites n’auraient plus été financées d’ici un à deux ans. Le gouvernement compte aussi réformer le volet santé de la PSG (Protection Sociale Généralisée), en déficit chronique.