Depuis cinq ans, le marché de l’investissement locatif connaît une forte progression : sa part dans le total de logements construits en France est passée de 13,4 % en 2013 à 16 % en 2017. Mais le Crédit foncier, dans une enquête publiée le 20 septembre, estime que cette part va s’effriter à 15,5 % en 2018. Avec la flambée des prix dans les grandes agglomérations, acheter pour louer ne serait-il plus aussi attrayant, en particulier dans le neuf ? Le Crédit foncier n’écarte pas cette hypothèse…

Selon l’Insee, 7,6 % des ménages français sont propriétaires d’au moins un logement mis en location. Ce bien est très souvent acquis grâce à un financement avec peu ou pas d’apport sur une durée moyenne de 20 ans et 10 mois.

Le Crédit foncier a dressé le portait de l’investisseur locatif, un portrait qui contredit certaines idées reçues. Une grande majorité de ces bailleurs privés ne possède qu’un seul bien à la location. En moyenne, l’investisseur locatif est âgé de 45 ans, vit en couple (72 % d’entre eux), et son ménage dispose d’un revenu de 71 100 euros.

Les investisseurs locatifs privilégient les appartements (92 %) plutôt que les maisons (8 %). Environ 60 % des biens loués sont des studios ou des deux-pièces, pour une surface de 45 m². Au 1er semestre 2018, le coût médian d’un logement acheté pour louer est de 170 000 euros.

27 % pour l’Occitanie

Non seulement les investisseurs ne sont que rarement multi-propriétaires, mais une part non négligeable d’entre eux ne possèdent même pas leur résidence principale : 11 % des bailleurs privés restent locataires de leur propre logement, révèle le Crédit foncier. Ces ménages se trouvent essentiellement dans les zones tendues où les prix sont trop élevés pour leur permettre de devenir propriétaires de leur résidence principale.

Autre constat : l’investissement locatif est géographiquement très concentré en France. Cinq régions sur treize regroupent 79 % des opérations. Le Crédit foncier a dressé une carte de France de l’immobilier locatif, qui distingue trois zones :

– L’Ile-de-France représente près d’une opération sur cinq (23 %) ;

– Quatre régions en province regroupent plus de la moitié (56 %) des opérations : Occitanie (27 %), Auvergne-Rhône-Alpes (11 %) Nouvelle-Aquitaine (9 %) et PACA (9 %) ;

– Le reste de la France rassemble 21 % des opérations.

Entre 2010 et 2018, deux régions (Occitanie et Ile-de-France) ont vu leur part augmenter sensiblement.