Hatem Ben Arfa, le 20 septembre. / JEAN-FRANÇOIS MONIER / AFP

Génie turbulent du ballon rond, Hatem Ben Arfa retrouve, dimanche 23 septembre (coup d’envoi à 15 heures), ses anciens coéquipiers du Paris-Saint-Germain, lors de la 6e journée de Ligue 1.

En avril, « HBA » avait fêté « 1 an de placard » avec le club de la capitale, comme il l’avait écrit sur son compte Instagram, bougie et gâteau à l’appui. Mis à l’écart presque une saison et demie à la suite d’une plaisanterie faite à l’émir du Qatar, en avril 2017, Ben Arfa ne semble pourtant pas tenir rigueur au club de la capitale.

« Forcément, quand on joue contre une ancienne équipe, peut-être que la motivation [est plus forte] mais [il n’y a] pas du tout de revanche », avait-il déclaré à son arrivée à Rennes cet été, au sujet d’éventuelles retrouvailles avec le PSG. « Ça a été une période compliquée, surtout la deuxième année, mais on apprend de tout ça. On chute, on se relève », avait-il ajouté, parlant même d’une « aventure avec beaucoup de points positifs ».

Ancien pensionnaire de Lyon (2004-2008) et Marseille (2008-2010), annoncé comme un futur très grand, Ben Arfa a pourtant connu à Paris un coup de frein brutal à une carrière qui semblait enfin avoir redécollé avec Nice lors de la saison 2015-2016. Snobé par l’entraîneur espagnol Unai Emery, mis au placard par le président du PSG, Nasser Al-Khelaïfi, le joueur n’a disputé que 32 matchs en deux saisons dans la capitale. Cet échec a brouillé une fois de plus l’image du joueur de 31 ans qui a, trop facilement selon certains, accepté son sort.

« Il fallait que je passe par là »

« J’ai rencontré vraiment de belles personnes et j’ai beaucoup appris aussi, avait encore philosophé “HBA” lors de son arrivée en Bretagne. Mon parcours a fait qu’il fallait que je passe par là. Aujourd’hui je sais que grâce à tout ça je suis quelqu’un de plus fort. »

Le natif de Clamart (Hauts-de-Seine) a en tout cas ponctué son premier match sous le maillot de Rennes par un premier but jeudi 20 septembre. Entré à la 65e minutes, peu après l’égalisation des Tchèques de Jablonec, l’attaquant a offert une laborieuse victoire (2-1) à Rennes, en transformant un penalty obtenu sur un corner provoqué par une percée qui avait laissé, pendant quelques secondes, entrevoir un talent intact.

De quoi mettre l’entraîneur du Paris-SG, l’Allemand Thomas Tuchel, sur ses gardes : « C’est un joueur très talentueux, c’est clair, a-t-il observé samedi. Je suis sûr que pour lui, c’est un match spécial et qu’il va jouer à son meilleur niveau. Et quand il joue à son meilleur niveau, c’est toujours un joueur très dangereux ».

« Il n’a rien à prouver »

L’entraîneur rennais Sabri Lamouchi ne pense pas que son joueur cherchera à se venger. « Honnêtement je ne crois pas. Ce serait une erreur d’avoir ce sentiment, il n’a rien à prouver », a-t-il déclaré samedi en conférence de presse d’avant-match. La priorité pour Ben Arfa doit être d’« être à son meilleur niveau, prendre du plaisir, faire ce qu’on lui demande et faire ce qu’il sait faire », a ajouté le technicien.

D’autant que si les Rennais veulent exister dimanche contre l’ogre parisien, qui a remporté ses cinq premiers matchs de championnat, ils ne pourront et, surtout, ne devront pas tout attendre des éclats de leur sauveur.

« Moi, je me concentre sur le fait que le Stade rennais gagne le plus de matchs possible, retrouve l’équilibre, les fondamentaux et la qualité qui faisaient notre force », avait plaidé Lamouchi jeudi.

Ben Arfa devra d’ailleurs sans doute se contenter d’un nouveau bout de match dimanche. « Il peut débuter un match, mais je doute qu’il puisse le terminer », a admis Lamouchi. Les défenseurs du PSG savent ce qu’ils risquent, eux qui ont eu deux ans pour apprécier, au moins à l’entraînement, les qualités du dangereux dribbleur.