MEHDI FEDOUACH / AFP

A sa manière, François Hollande s’est de nouveau rappelé au bon souvenir d’Emmanuel Macron dimanche 23 septembre. L’ex-chef de l’Etat a prononcé dans son ancien fief de Tulle (Corrèze) un discours au cours duquel il a égratigné son successeur, se demandant « qui » pourrait incarner l’alternative au macronisme, s’il échouait.

« Si ce pouvoir-là échoue et c’est possible, à la fois par les décisions qu’il prend, injustes, par des comportements excessifs, ou par l’absence de résultats. Mais qui ? Qui sera là pour le rendez-vous démocratique ? », a déclaré François Hollande, face aux militants socialistes corréziens.

« Qui peut prendre la place ? Qui peut offrir une perspective ? C’est une grande question qui est posée à tous. Alors quand on regarde l’ensemble de la vie politique, comment être rassuré ? », s’est interrogé l’ex-président.

« Si on parle de soi, on sera hautain et arrogant »

Un peu plus tard lors d’une brève séance de micros tendus après son discours, François Hollande a une nouvelle fois égratigné l’actuel chef de l’Etat. Interrogé sur les conseils de réorientation donnés par Emmanuel Macron à un jeune horticulteur au chômage, François Hollande a répondu :

« Il faut parler à l’individu, à ce qu’il est et pas forcément parler en fonction de ses propres pensées. Il ne faut pas asséner une vérité, il faut aller la rechercher dans son interlocuteur. Et si on parle de l’autre on arrivera à le convaincre, si on parle de soi, on sera hautain et arrogant. »

Fin août, à Cherbourg (Manche), François Hollande avait mis en garde son successeur de manière à peine voilée contre les dangers du « narcissisme, une terrible maladie dont tout le monde peut être victime ».

François Hollande a par ailleurs été interrogé sur la probable candidature de Manuel Valls à la mairie de Barcelone :

« Il a été un homme politique qui a joué un rôle dans notre pays. Ministre de l’intérieur, premier Ministre, il a aussi eu des responsabilités locales. Je sais quelles sont ses racines en Espagne et à Barcelone. Il fait un choix de vie, je le respecte ».