Ibrahim Mohamed Solih, le leader de l’opposition, a revendiqué dimanche 23 septembre la victoire à l’élection présidentielle aux Maldives. Selon les résultats des bureaux de vote, compilés par les chaînes de télévision privées, il était crédité d’environ 58 % des votes alors que la grande majorité des bulletins avaient été dépouillés.

« J’appelle Yameen à respecter la volonté du peuple et permettre un transfert pacifique du pouvoir », a déclaré Ibrahim Mohamed Solih à la télévision nationale. « Le message est clair et net. Le peuple veut la justice et la stabilité, et nous veillerons à ce que ce soit le cas », a-t-il ajouté.

Craintes sur les suites du scrutin

Ce résultat intervient après une campagne controversée que des observateurs ont qualifiée de truquée en faveur de l’homme fort de l’archipel, le président sortant Abdulla Yameen. Un groupe d’observateurs internationaux, qui s’était vu refuser l’accès au pays, avait prévenu samedi que le scrutin ne serait pas « libre et équitable » et prédit de « sombres événements ». Seuls quelques journalistes étrangers ont par ailleurs obtenu des visas pour couvrir l’élection.

L’opposition a accusé le pouvoir de chercher à limiter « l’observation indépendante du vote et de probables tentatives du président Yameen de le voler ».

La crispation du régime maldivien s’est intensifiée début 2018 avec l’imposition par le président de 45 jours d’état d’urgence, en opposition à une décision de la Cour suprême qui cassait les condamnations judiciaires d’opposants - et a dû revenir sur son jugement. Une « attaque en règle contre la démocratie », selon l’ONU.

Le président Abdulla Yameen n’avait pas encore commenté les résultats du scrutin présidentiel dans la soirée du dimanche 23 septembre.