Les débris du campement des partisans de Mohamed Morsi devant la mosquée Rabaa al-Adawiya, au Caire. Plus de 700 manifestants ont été tués, le 14 août 2013, lors de la dispersion de deux sit-in de protestation contre le renversement par l’armée du président islamiste égyptien. / KHALED DESOUKI / AFP

La Cour de cassation égyptienne a confirmé, lundi 24 septembre, la condamnation à la peine capitale prononcée à l’encontre de vingt islamistes, reconnus coupables du meurtre de treize policiers lors de violences qui avaient suivi la destitution de l’ancien président Mohamed Morsi, en 2013.

« Le verdict est définitif et ne peut faire l’objet d’un [autre] appel », a affirmé un responsable judiciaire. Selon la loi égyptienne, les accusés ont le droit de se pourvoir en cassation à deux reprises seulement.

La Cour de cassation confirme ainsi le verdict prononcé le 2 juillet 2017 par la cour criminelle du Caire.

Vingt et une personnes acquittées

Les vingt accusés ont été condamnés pour le meurtre de treize policiers lors des violences survenues le 14 août 2013 après la dispersion par les forces de sécurité de deux sit-in massifs de partisans de M. Morsi dans la capitale. Plus de 700 manifestants avaient été tués. Une foule en colère avait alors attaqué un commissariat à Kerdessa, en banlieue, réputé être un fief islamiste.

Dans la même affaire, la Cour de cassation a également confirmé lundi les condamnations à perpétuité – une peine équivalant en Egypte à vingt-cinq ans de prison – à l’encontre de quatre-vingts accusés, et à quinze ans de prison contre trente-quatre accusés. Vingt et une personnes ont été acquittées.

Depuis la destitution, en juillet 2013, de M. Morsi par l’armée, dirigée alors par Abdel Fattah Al-Sissi, des centaines de peines capitales ont été prononcées à l’encontre des partisans du président déchu mais la majorité ont été ensuite annulées par la Cour de cassation.

« Doute sérieux sur la culpabilité »

Le 8 septembre, un tribunal du Caire a condamné soixante-quinze personnes à mort, dont des dirigeants des Frères musulmans. Ce verdict, qui peut encore faire l’objet d’un appel, avait soulevé l’indignation des organisations de défense des droits humains.

La haut-commissaire des Nations unies pour les droits de l’homme, Michelle Bachelet, avait estimé dans un communiqué que les « droits fondamentaux » des accusés avaient été « ignorés de manière flagrante », faisant peser « un doute sérieux sur la culpabilité de tous les condamnés ».

L’Egypte avait répliqué face à ces accusations, invoquant le respect des décisions prises par ses juges.

Fin 2017, quinze personnes ont été exécutées par pendaison, après avoir été jugées coupables d’attaques contre l’armée et des forces de police dans le nord de la péninsule du Sinaï, théâtre d’une insurrection du groupe Etat islamique (EI). Il s’agissait de la plus importante exécution de masse en Egypte après celle, en 2015, de six personnes reconnues coupables, elles aussi, d’attaques contre l’armée et la police.