Le Royaume-Uni a annoncé lundi 24 septembre l’ouverture d’une enquête publique destinée à faire la lumière sur un vaste scandale de sang contaminé au Royaume-Uni qui avait fait quelque 2 400 morts dans les années 1970 et 1980.

Des milliers de personnes hémophiles avaient contracté l’hépatite C et le VIH après avoir reçu des transfusions de sang en provenance des Etats-Unis, sous la supervision du National Health Service (NHS – « Service de santé national »).

L’enquête, qui devrait durer au moins deux ans et demi, devra déterminer comment le scandale a pu se produire, mais également « s’il y a eu des tentatives de dissimuler » des faits par « la destruction de documents ou la rétention d’informations ». Elle examinera également les réponses apportées à l’époque par le gouvernement et le NHS. Elle sera dirigée par un juge à la retraite, Brian Langstaff.

Recours collectif en dommages et intérêts

Son ouverture a été saluée par un représentant des victimes, l’avocat Des Collins : « Pour les personnes touchées, leurs familles et les groupes [qui avaient milité pour l’obtenir], il s’agit d’un jour comme peu pensaient qu’il arriverait », a-t-il déclaré. « Maintenant, les responsables – tant au gouvernement que dans les entreprises pharmaceutiques – devront rendre des comptes », a-t-il ajouté.

La décision d’ouvrir une enquête publique avait été prise en 2017 par le gouvernement britannique. Une précédente enquête conclue en 2009 avait établi que le gouvernement aurait dû agir plus tôt afin d’augmenter les réserves britanniques de sang et mettre fin à la dépendance aux importations. Elle avait abouti à la mise en place d’un système d’indemnisation des victimes mais aucun procès n’avait été entrepris et les responsabilités n’avaient pas été établies.

En septembre 2017, la Haute Cour de justice britannique a autorisé les victimes du scandale à lancer un recours collectif en dommages et intérêts.