Un militant houthiste lors d’un rassemblement à Sanaa, le 20 septembre, célébrant le quatrième anniversaire de la prise de la capitale yéménite par les rebelles. / KHALED ABDULLAH / REUTERS

Prises d’otages, actes de torture, menaces de viol… l’organisation de défense des droits de l’homme Human Rights Watch (HRW) publie mardi 25 septembre un rapport accablant sur les rebelles houthistes au Yémen.

L’ONG explique avoir documenté seize cas où les autorités houthistes, soutenues par l’Iran, ont emprisonné illégalement des personnes, principalement « pour soutirer de l’argent à leurs proches ou les échanger contre d’autres » aux mains de leurs adversaires.

« Des responsables houthistes ont traité des détenus brutalement », les frappant avec des barres de fer, des cannes en bois et des fusils d’assaut, une pratique « souvent équivalente à la torture », affirme HRW, s’appuyant sur le témoignage d’anciens prisonniers. Des menaces de viol ont également été faites contre des détenus ou des membres de leur famille de la part de responsables houthistes qui cherchaient à obtenir des informations ou des aveux, ajoute l’organisation.

Crime de guerre

Rappelant que la prise d’otages est « un crime de guerre », Human Rights Watch demande au mouvement rebelle de libérer les personnes détenues arbitrairement, de mettre fin à la torture et aux disparitions forcées et de punir les responsables.

L’organisation profite de ce communiqué pour demander au Conseil des droits de l’homme de l’Organisation des Nations unies (ONU), en session à Genève, de renouveler le mandat d’un groupe d’experts sur le Yémen, chargé d’enquêter sur les abus commis par toutes les parties en conflit.

S’estimant marginalisés par le pouvoir central, les houthistes, issus de la minorité zaïdite (une branche du chiisme) très présente dans le nord du Yémen, sont entrés il y a quatre ans dans la capitale Sanaa avec la complicité d’unités militaires restées fidèles à un ancien président. Combattants aguerris, ils ont ensuite conquis de vastes régions du nord et de l’ouest du pays, provoquant l’intervention, en 2015, d’une coalition militaire sous commandement saoudien qui a dénoncé un « coup de force » et qui cherche depuis à rétablir le gouvernement internationalement reconnu.

La guerre a fait quelque 10 000 morts, en majorité des civils, et plus de 56 000 blessés. Elle a provoqué la pire crise humanitaire du monde, trois Yéménites sur quatre étant totalement dépendant d’une aide, selon les Nations unies.

De la rébellion houthiste aux tensions régionales : comprendre le conflit au Yémen
Durée : 04:56
Images : Le Monde