Le viaduc du Scardon, à proximité d’Abbeville, dans la Somme, le 18 mai 2007. / Mossot / (CC BY-SA 4.0)

La ministre des transports, Elisabeth Borne, avait promis un état des lieux français après l’effondrement du viaduc autoroutier de Gênes, en Italie, qui a fait 43 morts le 14 août. Son ministère a publié, mercredi 26 septembre, une première liste de l’état, à la fin de l’année 2017, des 164 plus grands ouvrages du pays. Résultat : vingt-trois des principaux ponts du réseau routier national ont besoin de travaux plus ou moins urgents.

Sur cette liste, qui comprend 42 ouvrages directement entretenus par l’Etat et 122 autres confiés aux sociétés autoroutières, un seul est classé en catégorie 1, « en bon état apparent ». Hors catégorie, le viaduc de Millau (sur l’autoroute A75, dans l’Aveyron) et le pont de Normandie (N1029, entre la Seine-Maritime et le Calvados) sont aussi en très bon état.

Deux ponts à la « structure gravement altérée »

La plupart des ponts sont en catégorie 2, avec des « défauts mineurs », ou 2E, sous-catégorie pour les ouvrages « dont les risques d’évolution des désordres peuvent à court terme affecter la structure ».

La catégorie 3, celles des « ouvrages dont la structure est altérée et nécessite des travaux de réparation, sans caractère d’urgence », comprend 21 ponts.

Enfin, la catégorie 3U comprend deux « ouvrages dont la structure est gravement altérée et nécessite une intervention urgente » : le viaduc d’Echinghen, près de Boulogne-sur-Mer (Pas-de-Calais), sur l’A16, et celui de Caronte, sur l’A55, à Martigues (Bouches-du-Rhône). Les deux ouvrages sont en travaux, et le second est déjà sorti de la catégorie 3U, mais il faudra une nouvelle inspection pour confirmer cette amélioration, a précisé le ministère des transports.

« Cette classification de l’état des ponts est un outil pour indiquer le niveau des réparations nécessaires et leur degré urgence. Elle ne traduit pas de risque de sécurité », souligne le ministère des transports.

« On a des ponts qui ne sont pas tous tout neufs, a sobrement commenté Elisabeth Borne, mercredi matin sur CNews. Je n’ai pas attendu la catastrophe de Gênes pour agir sur l’entretien, la remise en état du réseau national. » La ministre a par ailleurs insisté sur le fait qu’elle avait augmenté le budget consacré à l’entretien du réseau.

Et concernant les très nombreux ponts entretenus par les collectivités, Mme Borne a dit être en contact avec ces dernières « pour voir si elles ont bien toutes les ressources pour faire les diagnostics sur ces ouvrages ». « On aura à réfléchir avec elles sur les moyens de remettre en état, le cas échéant, ces ponts », a-t-elle promis.

Cette liste a vocation à être progressivement étendue à davantage d’ouvrages, le réseau routier national en comptant en tout près de 24 000.