Un ancien employé de la National Security Agency (NSA) a été condamné à Baltimore, mardi 25 septembre, à cinq ans et demi de prison pour avoir ramené chez lui, au mépris des règles de sécurité, des documents secrets de l’agence de renseignement américaine.

Nghia Hoang Pho, 68 ans, faisait partie de l’unité d’élite de l’agence chargée notamment de la conception des outils pour intercepter et pirater des informations à l’étranger. Il avait plaidé coupable en fin d’année dernière pour détention illégale de documents classés secret-défense.

Les autorités américaines avaient découvert qu’entre 2010 et 2015 il avait emporté des documents sensibles chez lui, y compris des programmes informatiques et des données censés rester claquemurés dans l’enceinte de la très puissante agence de renseignement.

Selon la presse américaine, l’antivirus russe Kaspersky installé sur son ordinateur aurait aspiré ces programmes ultrasecrets. Ces derniers se seraient, selon un cheminement encore très flou et dans lequel l’antivirus pourrait n’avoir joué qu’un rôle périphérique, retrouvés entre les mains des services de renseignement du Kremlin.

« A cause de ses agissements, Pho a compromis certains des renseignements les plus secrets du pays et forcé la NSA à abandonner d’importantes initiatives pour se protéger et protéger ses capacités opérationnelles, à un coût économique et opérationnel très élevé », a déclaré le procureur Robert Hur, s’appuyant sur un courrier envoyé à la cour en mars par l’amiral Michael S. Rogers, alors directeur de l’agence.

La société russe Kaspersky Lab, qui a toujours contesté avoir aidé, volontairement ou non, les pirates russes, a affirmé qu’il n’y avait aucune preuve d’une éventuelle collusion avec les services de renseignement russes. Et assure se retrouver « au centre d’un conflit géopolitique » entre Washington et Moscou.