Pendant l’opération des forces de sécurité à Arnhem (Pays-Bas), le 27 septembre 2018. / AP

Les Pays-Bas ont décidé de ne pas augmenter le niveau de la menace terroriste après l’arrestation, jeudi 27 septembre, de sept hommes âgés de 21 à 34 ans, soupçonnés de préparer un attentat de grande ampleur. L’alerte est maintenue à 4, sur une échelle de 5.

Quatre cents policiers et membres des unités spéciales d’intervention avaient été mobilisés pour cette vaste opération qui s’est déroulée simultanément à Rotterdam, Arnhem et trois autres localités du sud du pays. Les personnes arrêtées devaient être présentées à un juge dans la journée de vendredi. D’après les autorités, la totalité du groupe a ainsi été démantelée.

Les sept hommes préparaient un attentat contre « un grand événement », a rapporté le responsable des enquêtes, Wilbert Paulissen. Les autorités, apparemment à la recherche d’indices précis, ne précisaient pas, vendredi, quelle aurait pu être cette cible. Certaines sources évoquaient une kermesse qui devait se dérouler à Weert, dans la province du Limbourg. Une fourgonnette de location, immatriculée en France, a été saisie dans cette localité, sans qu’on sache si cela a un lien avec l’un des suspects qui vivait dans cette localité.

Repérés depuis plusieurs mois

Selon de premiers éléments, le groupe projetait, en fait, plusieurs types d’action avec des ceintures explosives, une voiture bourrée d’explosifs et des armes lourdes. Cinq armes de poing ont été saisies jeudi mais, a précisé le ministère public, les membres du groupe étaient à la recherche de fusils d’assaut, de grenades et de produits destinés à la fabrication d’explosifs. Ce sont leurs progrès dans les préparatifs qui ont apparemment déclenché les opérations de jeudi, alors que les services de renseignement avaient repéré les activités suspectes de cette cellule depuis plusieurs mois.

Le chef présumé du réseau était connu de la police et de la justice. Hardi N., 34 ans, un habitant d’Arnhem d’origine irakienne, avait été arrêté en 2014 alors qu’il projetait de rejoindre l’Etat islamique en Syrie. Il avait alors expliqué être « un croyant, pas un radical » et nié vouloir devenir un combattant. En 2016, il avait toutefois été condamné en appel à trois mois de prison et vingt et un mois avec un sursis probatoire de trois ans. Deux autres individus arrêtés jeudi envisageaient de gagner la Syrie. Un quatrième avait été appréhendé récemment alors qu’il photographiait une base de l’armée de l’air, à Volkel.

Epargnés jusqu’ici par les attentats de grande ampleur, les Pays-Bas ont toutefois déjoué une série de projets depuis juillet 2013 quand, sur la base de renseignements fournis par la NSA américaine, ils avaient arrêté plusieurs membres d’une cellule djihadiste.

En mars 2016, un Français était arrêté à Rotterdam, soupçonné de préparer une action aux Pays-Bas et en France. En décembre de la même année, un Néerlandais d’origine marocaine était appréhendé dans la même ville, porteur d’une arme et de munitions. En avril, d’autres hommes étaient arrêtés dans le sud du pays pour diffusion de propagande islamiste sur le Web et l’organisation d’entraînement à visée terroriste.

En juin, deux hommes, qui se préparaient semble-t-il à attaquer un commissariat, étaient placés en détention à Rotterdam. Enfin, le 1er septembre, un Afghan, détenteur d’un titre de séjour en Allemagne, attaquait avec un couteau deux Américains à la gare centrale d’Amsterdam. Il a été blessé par la police et est en détention.