Le patron du constructeur automobile japonais Toyota au Royaume-Uni, Marvin Cooke, a prévenu samedi 29 septembre que l’usine britannique de Burnaston verrait sa production temporairement interrompue en cas d’une sortie de l’Union européenne sans accord. « Je pense que si le Royaume-Uni rompt avec l’UE à la fin de mars, la production s’arrêtera dans notre usine », a prévenu M. Cooke, interrogé par la BBC.

Il a dit ignorer si cette interruption durerait « seulement quelques heures, des jours ou des mois ». M. Cooke a dit que cela pourrait aussi affecter l’avenir de l’usine à plus long terme, en raison de coûts supplémentaires d’importation et d’exportation qui rogneraient sa compétitivité. « Malheureusement, cela réduirait le nombre de voitures fabriquées au Royaume-Uni et cela entraînerait des pertes d’emplois. »

Selon la BBC, l’usine de Burnaston (centre de l’Angleterre), dont la production dépend notamment de composants importés de l’UE, a produit près de 150 000 voitures l’an dernier, 90 % étant destinées à l’exportation vers l’UE. Avec l’autre usine implantée à Deeside (nord du pays de Galles), Toyota emploie en tout quelque 3 000 personnes dans le pays.

Les négociations dans une « impasse »

Visite du premier ministre de l’époque David Cameron à l’usine Toyota de Burnaston, le 24 novembre 2011. / DARREN STAPLES / AFP

Le ministre des entreprises, Greg Clark, a déclaré samedi que cet avertissement de l’entreprise japonaise mettait en exergue la nécessité pour Londres de conclure un accord de divorce avec l’UE. Toyota n’est pas le premier constructeur automobile à alerter sur les conséquences d’un Brexit dur au Royaume-Uni.

En juillet, Jaguar Land Rover avait menacé de réduire ses dépenses dans le pays dans cette éventualité. Deux mois plus tard, en septembre, BMW avait annoncé que son usine fabriquant la Mini au Royaume-Uni fermerait quatre semaines une fois la sortie de l’UE effective afin d’éviter toute perturbation en cas de Brexit sans accord.

Les Vingt-Sept et Londres doivent s’entendre en octobre ou novembre sur l’accord scellant leur divorce ainsi que sur une déclaration fixant le cadre de leur future relation. Mais la première ministre britannique, Theresa May, a déclaré que les négociations sur le Brexit étaient dans une « impasse » à la suite du rejet de ses propositions par les dirigeants européens au sommet informel de Salzbourg (Autriche) en septembre.