Quelque 50 millions de comptes Facebook ont été piratés à cause d’une faille de sécurité, révélée vendredi 28 septembre. Une attaque qui ravive les critiques contre le réseau social déjà sérieusement ébranlé par plusieurs controverses, en particulier autour de la protection des données personnelles. Cette énième bévue, dont le réseau social cherche encore à déterminer la portée exacte, est due à une « faille » qui a été « réparée hier [jeudi] soir », selon le patron de Facebook Mark Zuckerberg.

Les critiques ne se sont pas fait attendre : le sénateur démocrate de Virginie (est), Mark Warner, a qualifié ce piratage de « profondément inquiétant », appelant le Congrès « à prendre des mesures pour protéger la vie privée et la sécurité des usagers ».

Quant à Rohit Chopra, membre de l’agence du régulateur américain du commerce (FTC), il a sobrement demandé « des réponses » via son compte Twitter. « Trop c’est trop », a réagi l’association de défense des droits numériques Fight for the Future, appelant les élus à légiférer.

Ce nouveau scandale interpelle également en Europe. Ainsi, Mounir Mahjoubi, secrétaire d’Etat au numérique, exhorte Facebook « d’apporter des précisions aux utilisateurs français au plus vite ».

Des clarifications également requises par la commission de la protection des données irlandaise.

Ces derniers mois surtout, la confiance des utilisateurs a été passablement ébranlée par plusieurs scandales. Le groupe est critiqué pour avoir servi de plateforme de manipulation politique, en particulier pendant la campagne présidentielle américaine de 2016, ou d’avoir laissé filer les données de dizaines de millions d’utilisateurs à leur insu vers la firme britannique Cambridge Analytica. Malgré les excuses répétées de son dirigeant, y compris devant le Congrès américain, l’image de Facebook, né en 2004, en est ressortie largement ternie.